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Leur société
Accueil des migrants : des mensonges malfaisants
Des rumeurs mensongères circulent au sujet des migrants, affirmant qu’ils recevraient des aides importantes, auxquelles le reste de la population n’aurait pas droit. Elles sont entretenues par des politiciens de droite et d’extrême droite, et par une récente campagne de tracts du FN.
À en croire ces rumeurs, les migrants viendraient en France pour toucher les allocations, que certains prétendent supérieures au smic (la somme de 40 euros par jour a circulé), on leur distribuerait des cartes bleues, des logements gratuits…
En réalité, tant qu’ils n’ont pas réussi à faire les démarches pour déposer une demande d’asile, les migrants n’ont droit à rien. Lorsque leur demande est déposée, ils ont droit à une aide de 6,80 euros par jour (à peine 200 euros par mois), due au fait qu’ils n’ont pas le droit de travailler pendant les neuf premiers mois suivant leur demande. Ils n’ont droit ni à l’allocation logement ni aux allocations familiales. Normalement, des centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) sont prévus pour les héberger mais, comme il n’y en a pas suffisamment, beaucoup doivent se débrouiller. Dans ce cas, ils perçoivent 4,20 euros supplémentaires par jour, ce qui est évidemment loin de suffire pour payer un hébergement. Beaucoup se retrouvent à la rue.
Ils peuvent recevoir des cartes de retrait bancaire, mais elles ne donnent alors accès qu’aux 6,80 euros par jour, et pas à un compte bien fourni !
Si leur statut de réfugié est accepté, ce qui n’est le cas que pour 30 % des demandes, ils obtiennent le droit aux allocations logement et familiales, au RSA, et à la CMU aux mêmes conditions que tout habitant du pays.
Pour ce qui est du logement, le gouvernement vient de procéder à ce qu’il appelle des mises à l’abri, ce qui donnera peut-être à certains migrants un peu de répit, après des semaines dans la boue de Calais ou de Paris. Mais prétendre que c’est au détriment des mal-logés « français » est un mensonge. Car la France aurait largement les moyens d’héberger dignement tous ceux qui en ont besoin, en réquisitionnant les nombreux logements vides appartenant à de grandes sociétés immobilières, des sociétés d’assurance ou des banques, et en construisant les logements nécessaires à des prix abordables.
Ceux qui entretiennent ces préjugés antimigrants voudraient que les pauvres se fassent la guerre entre eux, diviser les travailleurs entre eux afin de laisser les possédants en paix. Les travailleurs conscients doivent au contraire accueillir les migrants comme leurs frères de classe, de futurs camarades de travail et de lutte.