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- Lutte ouvrière n°2517
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Leur société
À la télévision : Bruno Le Maire s’est fait moucher
Invité jeudi 20 octobre à l’Émission Politique, sur France 2, Bruno Le Maire espérait pouvoir faire tranquillement étalage de son catalogue de mesures antipauvres et antiouvrières. Mais, pour une fois, cela n’a pas été le cas.
Comme tous les autres candidats de la droite, Le Maire promet une baisse massive des cotisations patronales, la suppression de l’impôt sur la fortune, la suppression des 35 heures, le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, la limitation du droit de grève. Pour frapper les esprits, il a chiffré à 500 000 le nombre d’emplois qu’il estime nécessaire de supprimer dans la fonction publique… se gardant bien par contre de préciser comment cela se répercuterait dans les écoles, les hôpitaux et dans tous les services directement utiles à la population.
Pour ne pas être en reste par rapport à ses concurrents, Le Maire n’a bien sûr pas oublié de se livrer à un couplet antimigrants. Mais c’est surtout sur le terrain de la démagogie antichômeurs qu’il mène une surenchère appuyée, proposant de rétablir la dégressivité des allocations chômage et la création de prétendus « emplois rebonds », payés cinq euros de l’heure. Confronté au cours de l’émission à la secrétaire générale de la CGT Martinique et porte-parole de Combat ouvrier, Ghislaine Joachim-Arnaud, ce politicien a reçu la réponse qu’il méritait.
Cette militante a en effet répondu vertement à Le Maire qui l’interpellait par son prénom : « Non, Monsieur, vous m’appelez Madame Joachim-Arnaud, mais vous ne m’appelez pas Ghislaine. Je ne suis pas votre amie. […] Vous êtes dans un camp, je suis dans un autre ! » a-t-elle dit, avant de répondre au prétendu « syndicalisme de dialogue » vanté par Le Maire : « Tout ça, c’est du pipi de chat, vous m’entendez ! On vit dans une société où il y a des patrons, des employeurs, des salariés, des exploités, des millions de gens qui ont des emplois précaires. C’est ça la vérité. Vous voulez supprimer le droit pour les travailleurs de présenter leurs candidats au travers des organisations qu’ils ont choisies. Continuez comme ça, et vous verrez que les opprimés et les exploités sauront se mettre debout. »
Visiblement, Le Maire a été surpris de se voir interpellé de cette façon par une travailleuse en colère. C’est bien ce langage que les travailleurs doivent réserver aux politiciens de ce genre.