Dufour Yachts : la colère s’exprime26/10/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/10/2517.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dufour Yachts : la colère s’exprime

Jeudi 20 octobre, plus d’une centaine de travailleurs de l’usine Dufour Yachts de La Rochelle, qui compte 600 salariés dont 200 intérimaires, ont débrayé à l’appel de la CGT, syndicat majoritaire, contre les bas salaires, proches du smic, et les conditions de travail.

Concernant les salaires, aux négociations annuelles, la direction ne propose qu’une augmentation de 1 % et la conditionne à l’acceptation du principe du travail de nuit, pour quelques salariés seulement dit-elle – pour le moment ! C’est déjà ainsi qu’elle avait présenté l’introduction du travail posté en 2x8, qui concerne maintenant 20 % de la production. C’est pourquoi beaucoup refusent ce chantage : accepter le travail de nuit ou sinon avoir 0 % d’augmentation.

Lors du rassemblement, des travailleurs ont dit ce qu’ils avaient sur le cœur. Au flicage habituel, aux pressions, au stress, s’ajoutent maintenant l’interdiction d’aller aux toilettes en dehors des pauses, l’interdiction des radios car la musique « perturberait le travail » (mais apparemment pas le vacarme du rabot électrique), les entretiens humiliants, les sanctions arbitraires, les mises à pied pour « insolence ». L’absence de chauffage dans les ateliers l’hiver dernier est aussi bien présente dans les mémoires.

Les femmes, dont le salaire est largement en dessous de celui des hommes, se voient proposer par des chefs à l’esprit rétrograde de balayer le sol quand elles réclament qu’on leur confie un travail technique.

Les intérimaires sont de plus en plus nombreux, utilisés souvent à l’année au mépris de la loi – la direction envisage même de faire tourner avec eux une chaîne entière de production de bateaux de 63 pieds (19 mètres) – ce qui accroît les risques d’accidents déjà importants : on en compte 17 en un seul mois, tels que chutes, coupures, etc.

À cela s’ajoutent les semaines de travail de 40 heures depuis le plan de compétitivité, que la direction a imposées en mettant le couteau sous la gorge des salariés. Renforcés par ce débrayage, ceux-ci se promettent d’en organiser d’autres très prochainement.

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