Le lycée Molière, dans le 16^e arrondissement de Paris, accueille plus de 1 300 élèves, il est construit sur cinq niveaux, sans ascenseur, ni même de monte-charge pour soulager le travail des agents. Aussi, lorsqu’une élève de classe préparatoire, atteinte de la maladie de Lyme, a vu son état se dégrader au point de devoir se déplacer en chaise roulante cela a posé un problème, les salles réservées aux classes préparatoires se trouvant au deuxième étage.

Les professeurs et toute la classe ont demandé que les cours soient déplacés au rez-de-chaussée. La direction a refusé, alors qu’il existe pourtant une grande salle, peu utilisée.

Après avoir proposé une autre salle, sans table pour écrire et manifestement trop petite, la direction propose d’envoyer l’élève malade dans un autre lycée, aménagé pour les élèves à mobilité réduite, mais se trouvant à l’autre bout de Paris et n’offrant pas les options suivies par cette élève.

Mardi 11 octobre, après avoir appris que la direction du lycée voulait empêcher l’élève malade de rentrer dans le lycée, les élèves des classes préparatoires se sont mis massivement en grève, ont occupé la cour en lançant des slogans, se sont adressés aux autres élèves du lycée, dont certains les ont rejoints. L’Association des paralysés de France les a soutenus, et ils ont contacté les médias.

Au bout de deux jours, la proviseure a dû ravaler son mépris en acceptant d’ouvrir la salle du rez-de-chaussée. L’élève malade pourra donc rester au lycée Molière.

Au-delà de l’attitude choquante de la direction du lycée, c’est le problème de l’accueil des élèves en situation de handicap qui est posé. Bien qu’une loi existe depuis plus de dix ans, et malgré les déclarations d’intention de la région, seuls douze lycées sur les 470 d’Île-de-France sont aux normes. De belles paroles, mais pas suivies d’effets.