STX – Saint-Nazaire : chantier à vendre28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STX – Saint-Nazaire : chantier à vendre

La presse s’est fait l’écho de la possible vente du chantier naval STX de Saint-Nazaire. L’affaire devrait être bouclée d’ici la fin de l’année. On ne peut pas dire que cette nouvelle provoque beaucoup d’émotion auprès des salariés. Sur les dix dernières années, l’entreprise a changé trois fois de propriétaire. Et déjà, en 2013, la vente par le groupe sud-coréen STX au bord de la faillite était quasi considérée comme décidée.

Que STX, en redressement judiciaire, ait besoin d’argent frais ne fait pas de doute. Que pour ce faire il ait besoin de vendre, c’est sûr. Quant à savoir quel sera l’heureux élu (et à quel prix), cela reste un mystère. Car, même si l’État reste actionnaire de l’entreprise à hauteur de 30 %, cela ne rend pas la négociation plus transparente pour autant. Comme d’habitude dans ce genre d’affaire, les travailleurs, qui sont les premiers concernés, seront les derniers informés. Cela n’empêche pas quelques mouches du coche de tourbillonner autour de l’affaire et de se payer le ridicule de donner des conseils.

C’est ainsi que certains syndicalistes de la CFDT, de FO et de la CGC se prononcent contre la venue d’un repreneur asiatique, susceptible d’opérer des transferts de technologie. Les mêmes soupçonnent l’italien Fincantieri d’être le masque derrière lequel s’avanceraient les Chinois. Retailleau, le président de droite de la région, partage les mêmes craintes et se dit prêt à entrer au capital pour éviter l’invasion asiatique. Aucun ne semble avoir remarqué que la Corée est aussi en Asie, et un important acteur de la construction navale !

Pour tout ce beau monde, y compris le gouvernement, la solution passerait par un industriel européen susceptible de préserver l’emploi. C’est le même discours qui avait été tenu lors de la reprise par le finlandais Acker Yard lors de son arrivée en 2006 lequel était reparti un an après en réalisant une jolie plus-value.

Comme d’habitude, ce qui se négocie en coulisses n’est pas l’emploi ou les conditions de travail, qui n’ont cessé de se dégrader. De 12 000 il y a treize ans avec 5 000 en fixe et 7 000 sous-traitants et intérimaires, l’effectif est passé à moins de 8 000, avec 2 000 en fixe et 6 000 sous-traitants, intérimaires et travailleurs détachés.

Alors, quel que soit le repreneur choisi, les travailleurs savent que, s’ils ne veulent pas faire les frais des appétits capitalistes, ils devront se faire entendre. Il y a des commandes pour les dix ans à venir. Si, en ce qui concerne la vente, on les exclut des négociations, cela ne dépend que d’eux que les bateaux sortent en temps et en heure. Ils devront le rappeler au repreneur, quel qu’il soit !

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