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Leur société
Sarkozy et Hollande : en campagne électorale avec la peau des migrants
En venant à Calais mercredi 23 septembre, Sarkozy était sur son terrain, puisque son objectif est de rabattre vers lui la fraction de l’électorat la plus sensible aux sirènes du Front national.
« La question n’est pas de vider la « jungle » et de la mettre dans mille, cent ou dix endroits car, si les frontières restent des passoires, dans dix mois je reviens, et ce sera la même chose », a-t-il dit avant de conclure que la France pourrait être submergée. Sarkozy a garanti le démantèlement du camp à la fin de l’été 2017, s’il est élu, mais Hollande a marché dans ses pas lundi 26 septembre. Devant les gendarmes mobiles, il s’est engagé à ce qu’il n’y ait plus « aucun campement de migrants ». « Aucun maintien sur place ne sera toléré », a-t-il conclu. La maire Les Républicains de Calais lui a d’ailleurs rendu hommage : « Il m’a rappelé le discours de quelqu’un quand il était ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy pour ne pas le nommer. »
Bien évidemment, le démantèlement du camp de Calais ne tarira pas le flux de migrants, car la ville restera de toute façon en face de la Grande-Bretagne, destination qui reste l’objectif de milliers de réfugiés. Les moyens policiers, déjà largement déployés, leur rendront simplement la vie plus difficile et le passage en Grande-Bretagne plus périlleux, si c’est encore possible.
Quant à Hollande, il a aussi tenu à enjoliver son discours de phrases sur la dignité humaine et le respect à la personne. Mais rien ne peut faire oublier que, depuis quatre ans, son gouvernement a laissé des milliers d’hommes, de femmes et même d’enfants croupir dans des conditions indignes, dans la boue, le froid de la « jungle » de Calais. Seuls des bénévoles sont venus en aide à ces migrants. Et l’accueil des réfugiés reste tellement limité en France que c’en est indécent.
De toute façon, Hollande comme Sarkozy se moquent bien du sort des réfugiés, comme de la vie de la population à Calais, d’ailleurs. Ils ne s’intéressent qu’aux voix à gagner.
Sarkozy court après les voix du FN et Hollande ne veut pas rester en arrière. Et puis cela lui évite de parler de son bilan calamiteux pour les familles populaires, le chômage, les bas salaires, les problèmes de logement et de soins. L’un et l’autre veulent faire avaler aux travailleurs une démagogie empoisonnée pour les étourdir, les diviser et les affaiblir.