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Leur société
PCF : la quadrature du cercle électoral
Le conseil national du Parti communiste, réuni le week-end des 24 et 25 septembre, a préparé sa conférence nationale du 5 novembre. À cette date il devrait prendre une décision concernant la présidentielle ou tout au moins des options à soumettre à ses militants.
Il publie d’ores et déjà un avant-goût de ces options : ce sera soit appeler à voter Jean-Luc Mélenchon, soit présenter un candidat issu du Parti communiste, soit... ne rien décider et poursuivre des « initiatives de rassemblement ».
Le PCF reconnaissait dans son introduction à la discussion que « les illusions que les citoyennes et les citoyens pourraient nourrir à l’endroit des individus potentiels d’une élection présidentielle, (…) ont été largement affaiblies par les expériences répétées ». Mais il ne propose à ses militants que de continuer dans la même voie. En réalité, ses hésitations viennent du fait qu’il est orphelin d’un candidat qui ferait l’unanimité dans ses rangs. Mélenchon ne lui laisse d’autre choix que de se soumettre, les frondeurs du PS pour l’instant acceptent la primaire socialiste, et la crainte d’un score très faible semble écarter une candidature PCF.
Les travailleurs, les chômeurs, les retraités se rendent compte qu’il n’y a rien à attendre de la gauche gouvernementale, mais le PCF trace toujours comme unique perspective un gouvernement de gauche avec une majorité parlementaire de gauche, ne proposant aux travailleurs aucun autre moyen de changer leur sort. Il s’est mis successivement à la remorque de Mitterrand, Jospin et Hollande. Cela a aidé ces gouvernements à faire accepter aux travailleurs les licenciements, le blocage des salaires et de nombreux autres reculs. Cette politique a renforcé la démoralisation au sein de la classe ouvrière et a déboussolé ses propres militants, qui ont été nombreux à abandonner le PCF.
Aujourd’hui, le Parti communiste, affaibli, cherche principalement à sauver des postes, de députés ou autres. Cette préoccupation le conduit aussi à ne pas rompre trop de lances avec le PS, car il en aura besoin pour des alliances électorales.
Le PCF n’offre ainsi pas d’autre perspective à ses militants que de se cogner au mur des élections, où la seule issue possible est un accord avec le PS, au prix de bien des aplatissements.
Plutôt que de se heuter encore une fois à ce mur, c’est en renouant avec les idées de la lutte de classe que les travailleurs ont une chance d’abattre le « mur de l’argent » et la dictature de la bourgeoisie qui se cache derrière.