Gabon : Ali Bongo, un protégé de l’impérialisme français28/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2513.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gabon : Ali Bongo, un protégé de l’impérialisme français

Lors de deux meetings, à Franconville puis à Marcq-en-Barœul, Sarkozy a été interrompu par des manifestations d’étudiants gabonais criant : « Sarko, vient chercher Ali ! ». Ils protestaient contre le soutien de l’ancien président de la République à Ali Bongo, tout juste réélu au terme d’une mascarade électorale. Car, comme toute la classe politique française, Sarkozy est un solide soutien de la famille Bongo, qui règne sur le Gabon depuis 1967.

La réélection d’Ali Bongo vient d’être officiellement validée par la Cour constitutionnelle du Gabon, plusieurs semaines après le scrutin du 31 août dont les résultats laissent penser à des fraudes massives. Dans les jours suivant l’élection, des émeutes avaient éclaté ; la répression aurait fait plusieurs dizaines de morts. L’adversaire d’Ali Bongo, son beau-frère Jean Ping, lui-même ancien ministre d’Omar Bongo, avait cependant saisi le Conseil constitutionnel pour contester les résultats ; celui-ci, à la botte du pouvoir, a sans surprise rendu un verdict favorable au dictateur en place.

Lors de la mort d’Omar Bongo en 2009, Sarkozy, alors président, s’était empressé d’apporter son soutien à son fils, Ali. C’est ce que dénonçaient les étudiants venus perturber son meeting. Mais ils auraient tout aussi bien pu s’adresser à François Hollande, qui a invité Ali Bongo à défiler à Paris contre le terrorisme et pour la défense de la démocratie après les attentats de janvier 2015.

De droite comme de gauche, les hommes politiques français n’ont jamais hésité à soutenir la famille Bongo, et son régime dictatorial, tant elle s’est montrée utile au maintien des intérêts impérialistes français. En fait, la France a toujours gardé le contrôle de cette ancienne colonie où stationnent plusieurs centaines de ses soldats. Car le Gabon a fait une grande partie de la fortune de Total et il continue à enrichir Bolloré ou Bouygues.

D’ailleurs, après la proclamation officielle de la réélection d’Ali Bongo, le gouvernement français, tout en évoquant des « doutes » sur la sincérité du scrutin, a appelé ceux qui le contestent à « récuser l’action violente », comme si ce n’était pas le régime qui avait tiré sur les manifestants début septembre !

Lors de son interpellation par les manifestants, Sarkozy a répondu : « Ici c’est la France, ce n’est pas le Gabon. Si vous voulez parler du Gabon, retournez-y ! » Il voulait ainsi faire vibrer la fibre raciste et anti-immigrée de son public. Mais pour les trusts comme pour l’ensemble de la classe politique française, le Gabon doit rester un pays sous leur tutelle. Et tant que l’ordre français y règne, la population gabonaise peut bien continuer à subir la misère et la dictature d’Ali Bongo.

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