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- Lutte ouvrière n°2512
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Leur société
Le Pen à Fréjus : candidate contre les travailleurs
« Au nom du peuple ». Tel sera le slogan de Marine Le Pen en vue de la présidentielle de 2017. Elle l’a mis en avant lors du rassemblement du Front national à Fréjus, le dimanche 19 octobre. Mais dans le discours qu’elle a prononcé à cette occasion, sa volonté d’exonérer le patronat de toute responsabilité dans les difficultés qui frappent les couches populaires montrait qu’elle est une candidate de la bourgeoisie, comme ceux qui seront finalement choisis par le PS ou la droite.
Quand Marine Le Pen parle « des salariés privés de leurs emplois par des offensives de pillage économique », c’est pour en rendre responsable « l’économie sous contrôle de l’étranger ». Quand elle évoque les fermetures d’usines, c’est pour parler d’une « désindustrialisation » qu’elle explique par « la guerre économique qui est menée contre nous ». Elle reprend ainsi les arguments utilisés par les patrons pour légitimer les licenciements et la précarité imposée à des millions de travailleurs.
Dans un précédent discours en grande partie consacré aux agriculteurs, et alors que les producteurs de lait étaient mobilisés pour obtenir une hausse du prix d’achat par Lactalis, elle s’était bien gardée de prononcer le nom de cette entreprise et avait préféré dénoncer « l’Union européenne dominée par l’Allemagne ».
Marine Le Pen parle du peuple, mais elle se propose de défendre les intérêts du patronat français, sous prétexte de « patriotisme économique », mettant en avant les mêmes recettes que Sarkozy, Hollande ou Juppé, consistant par exemple à diminuer les taxes sur les entreprises.
En désignant les étrangers comme des boucs émissaires, et en divisant les travailleurs, elle défend les intérêts de la bourgeoisie. Quant aux travailleurs qui seraient tentés par le vote en sa faveur, ils se prépareraient simplement à être trompés et trahis, comme ils l’ont déjà été par Hollande ou Sarkozy.