SNCF Rhône-Alpes : contrôleurs supprimés dans les trains14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Rhône-Alpes : contrôleurs supprimés dans les trains

Autour de Lyon et Saint-Étienne, depuis début septembre, la SNCF fait circuler des trains régionaux sans contrôleur à bord. Il s’agit d’une expérimentation sur quelques lignes où, selon la SNCF, les voyageurs sont des habitués qui n’ont pas besoin de l’aide d’un contrôleur.

Elle ne manque pas d’air, car c’est d’abord elle, la SNCF, qui veut se débarrasser des contrôleurs. Et cela s’étendrait partout dans la région en décembre prochain.

Il y a plusieurs années que ce projet est dans l’air. Sur le plan technique, les trains ont été équipés de l’EAS (équipement à agent seul), censé permettre au conducteur de se passer du contrôleur. Les contrôleurs et les conducteurs s’y sont opposés. Tous voyaient le recul de leurs conditions de travail, et de la sécurité pour eux et les voyageurs. Ils ont été soutenus par des associations d’usagers. La direction a dû retarder son projet.

Aujourd’hui, la SNCF a mobilisé de nombreux chefs, parfois venus d’autres régions, pour accompagner les conducteurs et faire semblant d’être à leur écoute. Elle veut éviter les réactions de colère contre son projet et ainsi atteindre son but : faire des économies aux dépens des agents et des usagers.

Désormais, les contrôleurs interviendraient en brigade, ce qui permettrait à la SNCF de supprimer des dizaines de postes et d’imposer un recul de leur rémunération, avec la perte de primes. Quant aux conducteurs, ils se retrouveraient seuls à gérer les problèmes. Le 25 juillet dernier, un TER Metz-Verdun s’est arrêté en pleine voie suite au malaise du conducteur. En l’absence de contrôleur, ce sont les voyageurs qui ont dû gérer eux-mêmes la situation et alerter les secours.

Pour les voyageurs, c’est donc aussi un recul. Les personnes à mobilité réduite, par exemple, n’auraient plus les contrôleurs pour les aider dans leurs déplacements, comme cela se faisait à la gare de Perrache. Et en Alsace, où la suppression de la présence systématique des contrôleurs est déjà appliquée, les problèmes de sécurité et les agressions ont augmenté dans les trains concernés. Ces problèmes, la direction se garde bien de les évoquer et prétend que tout se passerait bien dans les régions où il n’y a plus systématiquement de contrôleur dans les trains.

Pour le moment, il n’y a pas encore eu de vraie réaction à cette attaque de la direction, mais les conducteurs continuent de penser que se trouver seul à bord, sans contrôleur, est un recul grave des conditions de travail et de sécurité. Avec les contrôleurs et les agents des gares, ils n’ont pas dit leur dernier mot.

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