Mercredi 7 septembre, indignés par la violence exercée par la police sur un ressortissant malien sans papiers, les passagers d’un vol à destination de Bamako ont empêché son expulsion.

La police était allée le chercher au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, le séparant de sa femme et de son bébé, pour le conduire à l’aéroport de Roissy. Comme il résistait au moment de monter dans l’avion, une dizaine de policiers ont usé de violence à son encontre pour le faire céder. Selon RESF (réseau éducation sans frontières), « les policiers jettent Sekouba Marega à terre, l’un d’eux pose son pied sur sa poitrine en pressant fortement, tandis qu’un autre lui met un casque de boxe. Fortement entravé, il ne peut plus bouger et pourtant un des policiers lui porte un coup de pied dans la poitrine avant de le monter dans l’avion. Ils le font asseoir à l’arrière de l’appareil. Dès que les passagers commencent à monter, un policier lui presse les parties génitales afin de le dissuader de toute résistance, mais Sekouba […] crie de toutes ses forces jusqu’à ce que des passagers remarquent sa présence. Quelques-uns s’approchent de lui, l’interrogent malgré les menaces et le fait qu’ils soient filmés. Sékouba explique sa situation. Les passagers, dans leur quasi-totalité, se lèvent et s’opposent à son expulsion ». Les policiers sont alors forcés de le reconduire au CRA de Vincennes, après avoir gardé quelque temps deux passagers pris au hasard.

Placé en garde à vue, Sékouba Marega devait être jugé mardi 13 septembre par le tribunal de Bobigny pour « refus d’embarquement » !