Produire en France : au bonheur des patrons14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Produire en France : au bonheur des patrons

Les assises du Produire en France se sont tenues les 8 et 9 septembre à Reims, sous le patronage du socialiste Montebourg et de l’UDI Jégo. Les politiciens se sont précipités en masse : pas moins de douze candidats déclarés à la présidentielle, de Mélenchon à Le Pen.

Si tous ces gens-là mettent l’accent sur le produire en France, au mépris de toute vérité et de toute logique, c’est parce qu’ils pensent que, dans cette période de crise, cette propagande simpliste sera rentable électoralement, même si tout est bidon dans ces idées. Les produits étiquetés Made in France incorporent des matières premières et du travail venant du monde entier. L’étiquette est parfois tout ce qu’il y a de national dans un produit. Vouloir se passer d’importer et d’exporter serait se priver de produire.

Cela ne les gêne pas de favoriser par là même le chauvinisme, le repli national, la xénophobie, les divisions de toute sorte entre les travailleurs.

C’est là la partition habituelle du Front national, mais tous les autres s’y associent. Ils attaquent en vrac l’Union européenne, l’euro, le libre-échange, les travailleurs détachés, parlent de renaissance industrielle, de transition énergétique, de souveraineté nationale, de consommation de proximité, de génie français, proposent de manger 100 % français dans les cantines scolaires, de dévaluer l’euro de 20 %. Tout y passe.

Mais il y a un thème qui les réunit tous : l’aide aux patrons, auxquels s’adressent ces assises du Produire en France. Dans leurs propositions, ses initiateurs ont bien du mal à se distinguer de la politique de Hollande : subventions à la recherche et à l’innovation, fin des taxes, des charges et des réglementations, suppression de l’ISF pour les fonds investis dans les entreprises françaises, travailler quatre heures de plus, assouplir les contrats de travail, promouvoir dès l’école primaire la création d’entreprises…

Aider les patrons tout en divisant les travailleurs : c’est la vérité du Produire en France et le fonds de commerce de tous ces politiciens.

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