Maisons des services publics : un pis-aller14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maisons des services publics : un pis-aller

Dans de nombreuses petites villes, en particulier en zone rurale, les antennes concernant la Sécurité sociale, Pôle emploi, le gaz et autres ont été fermées les unes après les autres, pour permettre à ces administrations ou ces entreprises d’économiser sur le personnel.

Les usagers doivent parfois faire plusieurs dizaines de kilomètres pour régler un problème avec l’une d’elles. Ceux qui n’ont pas de moyens de transport sont exclus. De toute façon, ces services ont limité la possibilité de parler avec un agent en chair et en os, quasiment tout se fait par Internet. Ceux qui n’ont pas Internet, qui ne savent pas s’en servir ou qui ont un problème particulier se retrouvent face à des situations inextricables alors que leurs demandes sont souvent vitales, comme par exemple obtenir le minimum vieillesse.

Les communes se retrouvent à faire face aux difficultés croissantes d’une partie de leurs habitants, ceux dont les conditions de vie sont les plus précaires, ceux qui sont les plus âgés... Alors, après avoir détruit ce qui existait, le gouvernement a décidé de créer des maisons des services publics, pour compenser ces fermetures. C’est ce qu’il appelle développer et défendre l’accès de la population à ces services !

La Poste, qui elle aussi est engagée dans une politique de fermetures partielles ou totales de ses bureaux en zone rurale, s’est montrée intéressée pour les transformer en maisons de services. Depuis quelques jours ou quelques mois, c’est chose faite par exemple à Benet en Vendée, à Bray-sur Somme ou Roisel dans la Somme. Concrètement, La Poste met à disposition des usagers un ordinateur et les postiers reçoivent quelques jours de formation pour répondre aux questions concernant les sept opérateurs partenaires du gouvernement (Pôle emploi, plusieurs caisses de la Sécurité sociale, et donc La Poste).

Le gouvernement table sur la création de mille maisons d’ici fin 2016. Bien sûr, cette transformation rendra sûrement service à beaucoup. Mais, en réalité, c’est moins de services, moins de salariés occupés à des tâches utiles à la population, alors que l’État poursuivra sa politique de désengagement.

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