La Poste Villeneuve-d’Ascq : là aussi, le profit peut tuer14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Villeneuve-d’Ascq : là aussi, le profit peut tuer

Une factrice de Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, porte plainte contre La Poste pour non-assistance et mise en danger de la vie d’autrui. En février dernier, elle avait été victime d’un malaise sur son lieu de travail.

Après avoir fait pression pour qu’elle revienne travailler alors qu’elle se sentait mal, ses chefs ont refusé d’appeler les pompiers, estimant qu’elle devait d’abord finir son travail. Ce n’est que trois heures après sa prise de service, et devant l’insistance d’un syndicaliste du CHSCT, qu’une de ses supérieures a fini par appeler les secours. À l’hôpital, on lui a alors diagnostiqué un AVC, doublé d’un problème cardiaque.

À 25 ans, cette travailleuse a cumulé les contrats précaires à La Poste depuis 2009. Après plusieurs CDD, et profitant des subventions de l’État, La Poste lui a proposé ensuite un contrat d’apprentissage. Ainsi La Poste a continué à lui donner de faux espoirs, tout en passant outre à la loi avec des contrats antidatés, des appels pendant ses arrêts maladie, etc. « Tu dois encore faire des efforts si tu veux ton CDI », lui disaient régulièrement ses chefs. Le stress et la fatigue ont ainsi dégradé son état de santé jusqu’à l’accident.

De nombreux postiers sont indignés par ce qui est arrivé à leur collègue. Elle garde des séquelles graves de son accident vasculaire, qui auraient pu être évitées si les secours avaient été appelés plus tôt.

Ce qui fait aussi réagir, c’est que le militant syndical qui a insisté pour que l’encadrement appelle les secours a été sanctionné par la direction dans les jours qui ont suivi l’incident. Il est maintenant suspendu de ses fonctions et risque d’être licencié.

Un rassemblement de soutien était prévu jeudi 15 septembre devant le site de Villeneuve-d’Ascq, à l’appel de SUD et de la CGT.

Ce drame est une conséquence du système d’exploitation des CDD que La Poste met en place depuis des années, en se constituant un vivier de main-d’œuvre corvéable. Il s’en est fallu de peu que la course à la rentabilité imposée par la direction ne tue cette salariée.

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