Église : miracle de la crédulité14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Église : miracle de la crédulité

Le 4 septembre, le Pape a promu Mère Teresa au rang de sainte pour avoir guéri « miraculeusement » un cancer et une tumeur cérébrale car, selon le protocole de l’Église, il faut avoir accompli deux miracles pour mériter la sanctification… Cette cérémonie digne d’un autre temps a pourtant été couverte et retransmise en direct par les médias du monde entier.

Ceux-ci ont repris complai­samment à leur compte l’image de « femme au grand cœur » que la propagande de l’Église tente de donner de la nouvelle sainte. Mais mère Teresa défendait surtout des idées ultraréactionnaires. Toute sa vie elle a combattu la contraception, l’avortement, et même le divorce. Contre la contraception – donc aussi le préservatif – elle fut implacable, même en pleine propagation du sida. Contre l’IVG, elle déclara dès 1979 en recevant le prix Nobel de la Paix : « C’est la plus grande menace pour la paix, une guerre contre l’enfant, un meurtre par la mère elle-même. »

Son amitié, la prétendue petite sœur des pauvres la réservait aux riches, comme Jean-Claude Duvalier – le dictateur d’Haïti, qui lui remit la ­Légion d’Honneur en 1981 –, ou Charles Keating, un milliardaire américain qu’elle défendit dans un procès en escroquerie en 1992.

Quant aux pauvres, elle les aimait… à condition qu’ils souffrent et qu’ils meurent – en silence. Une ancienne volontaire d’un hospice de la charité de Calcutta a avoué : « Chez Mère Teresa, on glorifie la souffrance, on ne la soigne pas ». Les malades racontaient qu’on n’y recevait pas de soins, que l’hygiène était déplorable et que les religieuses n’avaient aucune compétence médicale. Quand quelqu’un proposa d’installer un chauffe-eau pour éviter aux malades de se laver à l’eau froide, on lui répondit : « On ne fait pas ça. C’est la volonté de ­Jésus ». Lors des nombreuses inondations en Inde ou après la catastrophe de Bhopal en 1984, Mère Teresa offrit des prières et des médaillons, mais pas d’aide matérielle.

Une vie à prêcher la souffrance aux pauvres tout en bénissant les riches : normal que l’Église reconnaisse en cette militante moyenâgeuse un de ses meilleurs porte-voix.

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