Bâtiment – Paris : traite des humains sur un chantier14/09/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/09/2511.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bâtiment – Paris : traite des humains sur un chantier

Depuis le 7 septembre, 25 ouvriers du bâtiment sont en grève, dans le très chic 7e arrondissement de Paris. La démolition de l’ancien siège de Michelin est ainsi complètement arrêtée.

La totalité des ouvriers ont cessé le travail suite à deux accidents sur le chantier, que leur patron a voulu camoufler. Le 6 septembre, il a refusé qu’une ambulance vienne pour transporter à l’hôpital un ouvrier malien tombé d’un échafaudage et victime d’une fracture ouverte du bras. Ce sont ses collègues qui ont alors pris les choses en main pour qu’il soit soigné.

En fait, ces 25 ouvriers sont sans papiers, bien que certains travaillent en France depuis plus de dix ans, et sans contrat de travail. Ils sont parfois payés en liquide, ou bien on leur donne une fiche de paye factice. Leur patron, craignant que le dernier accident n’attire l’attention sur cette situation, leur a demandé de ne plus venir dès le lendemain. Les ouvriers ont riposté par la grève.

Avec l’aide de la CGT, ils réclament la régularisation de leur situation de salariés, avec de véritables contrats de travail, et d’habitants de ce pays, avec des papiers en règle. La banderole accrochée à l’entrée du chantier en témoigne : « Nous sommes des travailleurs de France. Traite des humains, travail dissimulé, exploitation… Ça suffit ».

En remontant la chaîne de sous-traitance, on trouve le véritable donneur d’ordres : Covéa, une filiale des sociétés d’assurances mutuelles GMF, MAAF et MMA, qui a le culot d’assigner les 25 ouvriers en justice pour obtenir l’évacuation du chantier. Mais ceux-ci ne semblent pas prêts à céder à cette pression.

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