Vendredi 26 août, les Prud’hommes de Versailles ont débouté l’ingénieur licencié d’Eurodecision, prestataire au Technocentre Renault de Guyancourt, dans les Yvelines.

Ce salarié avait, par mail, proposé en mars dernier aux syndicats du Technocentre de diffuser le film Merci patron !. Il avait fait cela chez lui, en dehors de ses heures de travail, mais néanmoins, cela n’a pas plu à la direction de Renault, qui le lui a reproché. Fin mars, il a été licencié pour faute grave par son employeur, Eurodecision, qui lui avait alors révélé que Renault surveillait les mails des syndicats.

Renault, qui emploie mille travailleurs prestataires sur le site du Technocentre, n’accepte pas qu’on critique ses pairs, les patrons rois de l’exploitation. La direction avait donc demandé à l’entreprise prestataire de faire le ménage, autrement dit de retirer ce salarié de sa vue. Le client est roi, semble-t-il, pour le PDG d’Eurodecision, a fortiori Renault, le premier client de la SSII, et l’ingénieur s’est trouvé licencié. Cette décision scandaleuse vient d’être confirmée par les Prud’hommes.

Au printemps, cette injustice avait suscité une véritable émotion, car à travers le collègue prestataire, bien des salariés Renault se sont sentis attaqués, la liberté d’opinion se trouvant remise en cause, et elle concerne tout le monde. Beaucoup y ont vu aussi, à juste titre, une pression supplémentaire pour faire taire les prestataires qui auraient osé contester les conditions de travail qui leur sont imposées.

C’est en partie raté, car l’affaire a fait du bruit… bien au-delà de Renault.