En effet, si on ne regarde que le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A, qui regroupe les chômeurs sans aucune activité, il a effectivement un peu diminué par rapport au mois précédent, de 0,5 %, soit 19 100 chômeurs de moins pour la France métropolitaine. Mais les catégories B et C, qui regroupent ceux qui ont eu une activité réduite (quelquefois de quelques heures seulement dans le mois) ont, elles, grossi de 26 600 personnes pendant la même période.

Les catégories D et E, avec entre autres les chômeurs en formation et les contrats aidés, ont aussi augmenté de 5 200 personnes, suite à des dispositifs, dont un plan de formation de 500 000 chômeurs, annoncés par Hollande en début d’année et qui devraient prendre pleinement effet – pour quelques mois – en 2017 !

Autant dire que le chômage, non seulement ne diminue pas, mais augmente.

Pôle emploi publiait aussi fin juillet le résultat d’enquêtes sur les travailleurs en activité réduite : entre 1980 et 2000, le nombre de CDD a été multiplié par trois, et l’intérim par six. En 2014, 84 % des embauches étaient des CDD, contre 73 % en 2008.

Au total, la fameuse « baisse du chômage » de juillet n’est qu’un jeu de statistiques. Cela suffira peut-être à Hollande pour revendiquer d’avoir inversé la courbe du chômage, et pour se représenter à la présidentielle de 2017. Mais cela ne changera rien à la précarité des conditions de vie des millions de travailleurs privés d’emploi.