Mais cela n’a pas suffi pour faire taire les politiciens qui utilisent le burkini pour mener une campagne raciste. Valls continue à s’en servir pour se présenter comme un homme à poigne ne transigeant pas sur le terrain de la condition des femmes. Et le Front national ou le clan Sarkozy de réclamer une loi. Tous tirent sur la ficelle, et elle est assez grosse, dans leur course pour le costume du meilleur défenseur de la « France », de la « République » ou de la « laïcité ».

Bien sûr, le burkini, comme le voile, est un symbole pour ceux qui veulent enfermer les femmes sous des prétextes religieux. Mais Valls, qui a soutenu les maires interdisant le burkini, ou les politiciens de droite et d’extrême droite qui ont renchéri n’ont rien à faire des droits des femmes.

Le burkini, pour ces politiciens, vise à dissimuler les véritables problèmes : le chômage, la précarité, les bas salaires. Pour ce qui concerne les conditions de vie des travailleurs, ceux qui gouvernement actuellement ou ceux qui rêvent de les remplacer n’ont rien à dire, rien à proposer, si ce n’est de continuer à servir le patronat. Aucun d’entre eux n’a jamais eu la volonté de s’en prendre par exemple aux patrons qui payent moins les femmes que les hommes.

Les surenchères démagogiques sur « la place de l’Islam en France », sur « l’identité de la France » alimentent le racisme et donnent quitus aux abrutis pour s’en prendre à la population maghrébine. La bagarre en Corse, dont il apparaît de plus en plus qu’elle a été l’œuvre d’une bande raciste, ou le restaurateur qui a refusé d’accueillir deux femmes voilées sont des exemples de ce que ces discours encouragent.