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Tchad : un dictateur au service de l’impérialisme
Lundi 8 août, Hollande a envoyé son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, assister à la cérémonie d’investiture du président-dictateur tchadien, Idriss Déby.
Le week-end précédent, le régime avait réprimé violemment les manifestations d’opposition qui dénonçaient la mascarade de cette cinquième réélection. Un jeune a été abattu par la police. Pas de quoi empêcher la France de venir adouber son protégé.
En avril dernier, Déby a été réélu dès le premier tour avec 61,5 % des voix. Il faut dire qu’il n’avait rien négligé pour obtenir un tel score : bourrage des urnes, bulletins de l’opposition manquants, commission de contrôle à sa botte... et surtout répression systématique de l’opposition. Avant le premier tour, Déby avait fait arrêter quatre dirigeants de l’opposition, parmi eux le représentant de l’Union syndicale des travailleurs du Tchad.
Ancienne colonie française, le Tchad est resté sous la domination de l’impérialisme français, qui est intervenu régulièrement pour soutenir les dictateurs qui se sont succédé à la tête du pays, Déby n’étant que le dernier en date.
Malgré la découverte et l’exploitation de gisements pétroliers dans la région de Doba en 2003, le Tchad reste l’un des cinq pays les pauvres du monde. 70 % de sa population est analphabète, le manque d’eau potable et les mauvaises conditions d’hygiène favorisent les épidémies : méningite, rougeole, choléra... La flambée des prix des denrées alimentaires a aggravé la famine qui frappe de nombreuses familles. Mais l’impérialisme français ne voit dans le Tchad qu’un élément du dispositif militaire permettant à ses soldats présents en permanence dans le pays d’intervenir partout où, en Afrique, les intérêts des Bouygues, Bolloré, Total, Areva et autres trusts seraient menacés.