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Leur société
PCF : recherche candidat... éperdument
À quelques mois de l’élection présidentielle, la direction du PCF est toujours à la recherche d’un candidat à soutenir. Lors de l’élection précédente, bien longtemps à l’avance, elle avait choisi Jean-Luc Mélenchon comme représentant et porte-parole, contribuant du même coup à établir son image et sa popularité.
Ce dernier ayant cette fois décidé de faire cavalier seul, Pierre Laurent et les siens ne savent pas à qui raccrocher leur wagon. À des frondeurs ? À quelques autres moins connus pêchés dans le panier de crabes politicien ? La tâche est d’autant plus difficile que ceux qui surnagent, les Montebourg, Hamon et autres Duflot, ont été, il n’y a pas si longtemps, ministres de Hollande. Ce n’est pas cela qui empêcherait les dirigeants du PCF de négocier avec eux. Ils ont bien su le faire en intronisant Mélenchon, lui-même ancien ministre de Jospin. Mais cela pourrait être plus difficile à faire accepter à des militants et des électeurs récemment échaudés.
La direction du PCF a donc décidé… de ne rien décider, et d’attendre novembre pour annoncer son choix. Elle en est réduite, jusqu’à cette échéance – en supposant qu’en novembre elle ait trouvé une solution à son dilemme électoral – à mettre en avant quelques hochets qui ne font guère illusion, comme une consultation sous forme de questionnaire, pour demander à la population si elle souhaite de meilleurs salaires ou une meilleure garantie de l’emploi. Comme si les réponses n’étaient pas évidentes ! Et surtout comme si la véritable question n’était pas plutôt : quelle politique défendre pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive conjointe du gouvernement et du patronat contre le monde du travail ? Mais c’est aux antipodes de la politique du PCF qui consiste en une vaine recherche d’un politicien qu’on affublerait des habits du sauveur suprême, ou qu’on fabriquerait ex nihilo.
Plutôt que de s’inscrire dans la démarche purement électoraliste qui est depuis des décennies celle des dirigeants du PCF, la campagne présidentielle ne représente-t-elle pas une occasion pour populariser les revendications de l’ensemble du monde du travail ? Et, pour commencer, celle qui était au cœur du mouvement contre la loi El Khomri : l’annulation pure et simple de cette loi scélérate. Cela semble relever de l’évidence.
Si les dirigeants du PCF ne l’envisagent même pas, ce n’est pas qu’ils manquent d’idées, ni d’expérience. C’est qu’ils se situent dans une perspective tout autre. S’ils n’ont guère d’illusions sur le fait que l’élection présidentielle à venir puisse changer quoi que ce soit à leur propre situation politique, leurs soucis concernent les élections législatives qui suivront, et les risques de perdre encore quelques sièges de députés. D’où toutes ces manœuvres et ces combinaisons qui n’ont absolument rien à voir avec les objectifs et les intérêts du monde du travail et des classes populaires.