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Dans le monde
Jeux olympiques : les déficits aussi sont dopés
Des économistes de l’université d’Oxford se sont penchés sur les coûts réels des Jeux olympiques depuis 1960. La tendance est à l’explosion de ces coûts, qui ont atteint en moyenne ces dix dernières années 8,9 milliards de dollars, sans compter les travaux d’infrastructures, routes, gares, aéroports, hôtels.
L’étude montre aussi que, de tous les grands projets, ce sont ceux qui ont les plus gros dépassements de budget, le coût final des Jeux dépassant en moyenne deux fois et demie celui prévu initialement. Les Jeux de Montréal ont coûté huit fois plus cher que prévu, ceux de Barcelone, trois fois et demie, et ceux d’hiver de Lake Placid ou de Sotchi, près de quatre fois plus cher. À côté, ceux de Rio, qui n’en sont pour le moment qu’à 50 % de dépassement, feraient presque bonne figure.
Tout cela sans que les retombées économiques mises en avant pour la collectivité par les promoteurs des candidatures des villes soient au rendez-vous. Les hôtels de Sotchi sont aujourd’hui désertés, le parc olympique de Londres est un « mausolée d’argent public », les jeux ont mis la ville d’Athènes en quasi-faillite. Les conclusions de l’étude soulignent que, pour une ville ou un pays, décider d’organiser les Jeux olympiques revient à opter pour le projet le plus coûteux et le plus risqué financièrement qui soit.
Ces faits sont connus, mais cela n’empêche pas les politiciens français, de la droite au PCF, de se battre pour être les meilleurs soutiens à la candidature de Paris aux JO de 2024. Hollande est donc parti à Rio, flanqué d’Hidalgo, Pécresse, Teddy Riner et bien d’autres, pour promouvoir cette grande cause, si chère aux trusts du BTP, aux géants de l’assurance, des vêtements et équipements de sport, du tourisme, des chaînes de télévision, de la publicité, sans oublier les marchands de babioles bleu-blanc-rouge… Le tout sera payé par la population, qu’on n’a pas consultée sur le sujet, mais à qui on présentera la facture le moment venu.