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Leur société
Cars Macron : les compagnies s’apprêtent à nous rouler
Adoptée en juillet 2015, la loi Macron préconisait de libéraliser le marché du transport par autocar. Mais le « libre jeu du marché » a permis rapidement la mise en place de situations de quasi-monopole.
En effet, seules trois compagnies se partagent aujourd’hui ce marché. Le réseau d’autocars couvre 150 villes en France, dans 73 départements, et près de la moitié de ces liaisons sont aussi assurées par le chemin de fer. Mais alors qu’il faut 3 h 30 pour faire un Paris-Montpellier en train, le bus, lui, met 13 h 30 !
Quant à la course à la rentabilité, elle se fait aux dépens des salariés, les chauffeurs étant mis en concurrence et livrés à la sous-traitance. Un chauffeur de Flexibus, qui effectue le trajet Toulouse-Marseille, racontait qu’il était souvent logé dans des hôtels insalubres où il lui était impossible de trouver le sommeil, et qu’il subissait aussi la pression constante de son employeur pour réduire ses temps de repos.
Faisant la promotion de sa loi, Macron avait déclaré que les pauvres pourraient ainsi voyager plus grâce à des prix plus bas. Mais même cet aspect-là risque de faire long feu. Après avoir procédé à des prix d’appel pour conquérir des parts de marché, les trois compagnies ont annoncé qu’elles allaient désormais augmenter leurs prix. Elles commenceraient sur les lignes dites horizontales (Lyon-Nantes ou Bordeaux-Clermont par exemple), non concurrencées par la SNCF, ainsi que pendant les périodes de fête.