- Accueil
- Lutte ouvrière n°2502
- Marine Le Pen : comme les autres
Leur société
Marine Le Pen : comme les autres
Marine Le Pen vient de donner une interview à Valeurs actuelles, hebdomadaire réputé très à droite. Or, quand elle s’adresse à cet électorat composé d’abord de patrons petits et grands, elle dit des choses qu’elle se garde bien d’expliquer lorsqu’elle cherche à plaire aux travailleurs déboussolés par les multiples trahisons des partis de gauche.
Le Pen se défend d’être pour les 35 heures et dit clairement qu’elle est pour l’augmentation de la durée du travail. Concernant les salaires, elle déclare : « Contrairement à ce que j’entends, nous n’avons jamais, non plus, proposé une augmentation du smic payée par les entreprises. » Elle évoque « une prise en charge par l’État de 200 euros de la part salariale des cotisations sociales ». Ce qu’elle prétend donner aux salariés de la main gauche, elle le leur prendra de la main droite car, si elle ne veut pas faire payer les patrons, c’est qu’elle fera payer les travailleurs, d’une manière ou d’une autre. Enfin, si le Front national s’affirme en faveur de la retraite à 60 ans, en fait Le Pen est comme les autres politiciens et avertit à l’avance qu’elle ne tiendra pas sa promesse : « S’il apparaît que l’on ne peut pas maintenir notre système de retraite et accorder un départ à 60 ans, déclare-t-elle, alors nous nous tournerons vers les Français en leur disant la vérité : “Nous avons fait toutes les économies que nous devions faire mais nous avons encore un système de retraite qui est en danger et fragile.” Je crois alors, parce que l’État se sera montré exemplaire, que les Français accepteront les sacrifices qu’on leur demandera. » Un discours que les travailleurs entendent depuis des dizaines d’années.
Donc, sur le temps de travail, sur les salaires, comme sur les retraites, Marine Le Pen ne fera pas payer le patronat et prendra toujours plus dans la poche des travailleurs. Elle le dit et, là-dessus, on peut la croire. Elle fera exactement comme les autres politiciens qui se sont relayés au pouvoir : ce que voudront les capitalistes. En retour, les travailleurs auront droit à encore plus de Marseillaise, de drapeaux bleu-blanc-rouge… et de coups de matraque.