Le 28 juin, jour de la 11^e manifestation contre la loi travail, quelle ne fut pas la surprise des hospitaliers et des usagers de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière : les accès étaient complètement fermés, rendant impossible pour le personnel et les patients d’entrer ou de sortir du côté du boulevard, où devait passer la manifestation. Une rangée de CRS était positionnée devant les entrées, les grilles étaient fermées et le rideau de fer de la cafétéria descendu.

Le gouvernement avait décidé que la manifestation allait être très sécurisée, de même que l’hôpital, pour éviter la casse qui avait touché l’hôpital Necker lors d’une manifestation précédente.

Une quinzaine de personnes, sur la centaine qui terminaient leur travail, se sont retrouvées coincées devant les grilles. Ne se laissant pas intimider, elles ont réussi à faire ouvrir les grilles, mais seulement deux minutes, le temps de les franchir. Plus tard, d’autres qui arrivaient et voulaient sortir se sont baissées pour passer entre le bas des grilles et le sol. Une situation grotesque.

Le résultat de cette fermeture a été une belle pagaille à l’intérieur, une circulation difficile car, avec une seule entrée, le trafic des ambulances et des voitures était bloqué. Heureusement, les camions du SAMU n’ont pas eu à sortir à ce moment et les urgences n’avaient pas à faire face à un afflux de patients. C’est à se demander si quelqu’un, parmi les responsables de l’hôpital comme du côté de la police, avait réfléchi à la question. Au nom de la sécurité, c’est créer de l’insécurité et des situations dangereuses.