Quelques dizaines de personnes se sont réunies vendredi 24 juin à l’initiative des militants syndicaux, et ont décidé un rassemblement mardi 28 juin.

Ce jour-là, près de deux cents travailleurs se sont retrouvés à l’entrée de l’hôpital, scandant joyeusement, pendant plus de trois heures, les slogans contre la réforme de Hirsch devant les banderoles accrochées aux grilles. Infirmières, aides-soignants et autres sont venus de différents services. Même s’ils étaient souvent assignés, les grévistes se sont organisés dans les équipes pour sortir participer au rassemblement. D’autres sont venus sur leur repos. Tous étaient heureux de se retrouver pour affirmer leur refus net des projets de la direction.

En effet, dès début septembre, les nouveaux horaires doivent entrer en vigueur. Les anciens horaires d’équipe seraient cassés, chaque salarié aurait un planning individuel, avec des horaires tournants, qui changeraient chaque jour, sur une amplitude allant du matin très tôt jusqu’à 22 h.

Tous sont inquiets pour leur vie de famille et leur vie sociale en dehors du travail. Comment organiser la garde des enfants par exemple avec de tels horaires, et cela du jour au lendemain ? Sans compter les frais de garde supplémentaires que cela entraînera.

De plus, les horaires individualisés casseront les équipes, car chaque salarié aura son planning, et ne retrouvera plus les mêmes collègues. Cela s’ajoutera à la polyvalence que la direction impose déjà au personnel, rendant le travail toujours plus difficile et chaotique.

Pour clore ce rassemblement, les salariés sont allés rendre visite à la direction, celle-ci n’ayant pas daigné venir à leur rencontre. Les deux directeurs, celui de l’hôpital et celui du groupe hospitalier, se sont retrouvés entourés d’une soixantaine de personnes, qui les ont interpellés pendant près d’une heure, exprimant leur colère pour la façon dont la direction les traite. Plusieurs ont rappelé à ces messieurs que, par sa politique de diminution continue des effectifs dans les services, la direction de l’AP-HP met en danger la santé des patients ainsi que celle du personnel.

Cette action a donné envie à tous les présents de recommencer, ce qui fut fait dès jeudi 30 juin. Environ 80 personnes se sont retrouvées et ont interrompu le comité d’établissement. À nouveau pendant une heure, elles ont multiplié les interventions, montrant à la direction leur refus net des nouveaux horaires. Avant de se séparer, rendez-vous a été pris pour le lundi suivant afin de continuer à se faire entendre.

Les travailleurs sont déterminés à ne pas laisser appliquer le plan Hirsch et savent qu’ils peuvent y parvenir tous ensemble.