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Dans les entreprises
Airbus – Toulouse : non aux heures supplémentaires obligatoires !
La direction d’Airbus, à Toulouse, a décidé de rendre obligatoires les heures supplémentaires sur la chaîne A350, début juillet.
Ainsi les salariés d’Airbus et les sous-traitants devront faire 8 heures de plus par semaine quand ils sont en équipe de soir. Au lieu de finir à minuit, ils devront finir à une heure du matin et le vendredi, au lieu de terminer à 17 h, ils devront travailler jusqu’à 20 h. Ceux d’équipe du matin devront, eux, venir le samedi de 6 h à midi. Selon les équipes, cela fera des semaines de 44 heures ou de 42 heures.
La direction n’a donc pas attendu la loi El Khomri pour modifier les horaires comme elle l’entend, en fonction des intérêts de la production, sur le dos des travailleurs.
À l’annonce de ces nouvelles mesures, jeudi 23 juin, près d’une centaines d’ouvriers de différents postes se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Certes, des heures supplémentaires, il s’en fait, et beaucoup. Mais là, le sentiment qui prédominait, même chez la petite maîtrise, c’est le refus de sacrifier la fin d’après-midi du vendredi et de travailler le samedi. Très rapidement, des grands chefs sont arrivés pour expliquer que « ça ne sert à rien, on ne peut rien changer, sinon ce sont les clients qui ne seront pas satisfaits » et qu’il fallait reprendre le boulot.
Cette nouvelle attaque contre les conditions de travail arrive alors que la situation a déjà été largement dégradée. L’an dernier, la direction avait changé les horaires et avait réduit l’amplitude des heures variables, qui permettait d’arriver plus tard ou de poser une demi-journée de repos une fois par mois. Et cette année, au mois de mars, a été mis en place le pointage en bleu, c’est-à-dire que les temps d’habillage et de déshabillage ont été sortis du temps de travail effectif. Selon la CGT, cette mesure a permis à la direction de ne pas embaucher 275 personnes à Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire.
À Toulouse, 117 155 heures supplémentaires ont été effectuées pendant le quatrième trimestre 2015, essentiellement en production, ce qui représente 270 emplois qui n’ont pas été créés. Pire : 134 emplois d’ouvriers ont même été supprimés.
Pourtant, le moins que l’on puisse dire c’est qu’Airbus est un groupe qui va bien. Les bénéfices sont énormes : 2,7 milliards d’euros en 2015, en augmentation de 15 %, et les actionnaires ont empoché plus d’un milliard d’euros. Le carnet de commandes, de plus de 1 000 milliards d’euros, est plein pour les dix ans à venir. Mais sur l’ensemble du groupe, entre 2013 et 2016, les effectifs ont baissé de 7,6 %, alors que les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 104 %.
Lorsqu’il a présenté les résultats de 2015 d’Airbus Group, le PDG, Tom Enders a déclaré : « Nous avons réalisé une amélioration significative de la profitabilité et de la création de cash. » En fait, ce qu’il appelle « une amélioration significative de la profitabilité » est l’aggravation de l’exploitation. C’est faire suer toujours plus de profits aux salariés.
Mais trop, c’est trop ! C’est ce qu’ont dit ces travailleurs.