Au Havre

Jeudi 9 juin, comme tous les jeudis depuis le mois d’avril, des milliers de travailleurs ont encore une fois défilé contre la loi travail. Et comme les autres fois, c’était une manifestation dynamique et nombreuse.

Cette fois-ci les abords de la ville n’étaient pas bloqués pour laisser arriver les manifestants qui venaient de tout le département. Des travailleurs de toutes les grandes entreprises étaient présents, de Total (encore en grève à ce moment-là), de Renault, de Dresser, d’Aircelle, mais aussi des chômeurs, des postiers, des employés de la mairie, des travailleurs de petites entreprises et des délégations venues de Rouen, de Fécamp, de Dieppe. Et comme les autres fois, les deux mille travailleurs du port et des docks ont rejoint la manifestation, en cortège serré, tambour en tête.

Dans le cortège on prenait rendez-vous et on s’inscrivait pour les bus de la manifestation du 14 juin à Paris.

Les agents de RTE mobilisés

RTE est la filiale d’EDF qui gère le réseau de transport d’électricité, c’est-à-dire les lignes à haute et très haute tension. Les réformes et réorganisations se succèdent, entraînant à chaque fois des suppressions de postes, augmentant la charge de travail de chacun et multipliant les déplacements de plus en plus longs et lointains.

Depuis plusieurs mois, EDF annonce qu’elle veut vendre une partie de cette filiale afin de récupérer quelques milliards. Tous les travailleurs se rendent bien compte qu’une telle vente, qui ferait entrer des capitaux privés dans RTE, ne pourrait se traduire que par une accélération des suppressions de postes.

Ils s’étaient donc donné rendez-vous mardi 14 juin devant le ministère de l’Environnement, ministère de tutelle d’EDF, pour montrer leur désaccord avec ce projet. Ils étaient quelques centaines, venus de toutes les régions de France. Ce rassemblement a été l’occasion de revoir d’autres travailleurs rencontrés sur les chantiers ou lors des nombreux stages de formation, et de discuter de ce qu’ils allaient faire dans les semaines à venir.

Après un pique-nique devant le ministère, ils ont rejoint la manifestation nationale contre la loi travail. La participation à cette manifestation a redonné le moral à tous, qui sont revenus en souhaitant qu’il y en ait d’autres.

Entrepôt Celio d’Amblainville (Oise)

La direction a organisé un repas pour les employés… mardi 14 juin de 12 h à 14 h. Cette proposition est apparue juste après un tract qui appelait à la mobilisation et à la manifestation ce jour-là. La participation à la manifestation est restée très minoritaire, mais personne n’était dupe des méthodes employées par la direction pour limiter celle-ci.

Laval (Mayenne)

Cinq cars bondés sont partis de Laval, accompagnés de deux minibus. Des salariés de nombreuses entreprises privées étaient présents, aux côtés de travailleurs territoriaux, de salariés de la mairie, de l’éducation, du secteur hospitalier, de jeunes et de retraités. La compagnie était joyeuse et combative.

Trois travailleurs de Calicosmetics, une entreprise de 180 salariés spécialisée dans l’habillage de flacons et pots destinés à l’industrie de la parfumerie et de la cosmétologie, annonçaient que 80 % de l’effectif était en grève ce jour-là.

Carrefour de Belle-Épine (Val-de-Marne)

Même si la plupart des employés ne se sentaient pas de faire grève, les distributions de tracts pour préparer la manifestation ont permis de constater que beaucoup d’entre eux étaient solidaires du mouvement et avaient bien conscience que la loi El Khomri était une attaque en règle contre les travailleurs. Le petit noyau parti rejoindre la manifestation était content de compter parmi ceux qui relèvent la tête.

Pôle emploi (Île-de-France)

Le nombre de grévistes a atteint 450 pour les agences Pôle emploi de toute l’Île-de-France, contre 98 le 9 mars. L’assemblée générale intersyndicale pour la région a rassemblé une centaine de personnes, donnant lieu à des discussions sur les suites à donner à la journée. Dans la manifestation, les employés de Pôle emploi étaient bien visibles, avec une banderole « Pôle emploi en lutte »… et contents d’être là !