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Leur société
Assurance-chômage : le patronat refuse de payer
Les négociations sur la convention de l’assurance-chômage, qui arrive à son terme à la fin du mois, ont montré toute l’arrogance du patronat. Sous prétexte de faire des économies et de trouver une solution au déficit de l’Unedic, il voudrait imposer de nouveaux reculs dans l’indemnisation des chômeurs, alors qu’il est le seul responsable du chômage.
Dès le début des rencontres en février entre le patronat, les confédérations syndicales et le gouvernement, les représentants du Medef ont affiché la couleur. Ils proposaient la baisse de la durée d’indemnisation des chômeurs, la dégressivité des allocations et le report à 59 ans de l’âge pour rentrer dans la catégorie des seniors donnant droit de percevoir trois ans d’indemnités. Qu’importent les dizaines de milliards de profits accumulés chaque année par les grandes entreprises, la dégradation accélérée des conditions de travail, ou même le fait que près de 60 % des sans-emploi n’ont droit à aucune indemnité. Pour le patronat, c’est aux travailleurs de tout payer.
Les syndicats réclamaient de leur côté, entre autres, la taxation des ruptures conventionnelles, le dernier moyen à la mode chez les patrons pour liquider les emplois à moindre frais, ou encore de surtaxer des contrats courts qui deviennent la norme dans bien des entreprises. Ils proposaient aussi de mettre fin au plafonnement des cotisations patronales. Mais, après le gouvernement qui a retiré de la loi travail l’article évoquant l’idée de taxer un peu plus les contrats précaires, c’est désormais le patronat qui a annoncé lundi 13 juin sa décision de refuser toute augmentation de cotisation.
L’absence d’accord qui se dessine entre le patronat et les syndicats pourrait signifier une reprise en main temporaire du régime de l’assurance-chômage par l’État. La ministre du Travail Myriam El Khomri et Hollande avaient multiplié en début d’année les déclarations préparant, au nom bien entendu de la lutte contre le chômage, des attaques contre les chômeurs. Mais, avec la contestation qui s’est développée depuis et les manifestations qui continuent contre la loi travail, le gouvernement pourrait préférer jouer la prudence et prolonger d’un an la convention actuelle. Rien de tel qu’une mobilisation des travailleurs pour contraindre un gouvernement à réfléchir !