Routiers : un recul du gouvernement25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

loi travail

Routiers : un recul du gouvernement

À partir du lundi 16 mai, les routiers ont été appelés à la grève et à des barrages filtrants sur l’ensemble du territoire par les fédérations CGT, FO et SUD. Avec succès, puisque le gouvernement, dès vendredi 20 mai, a annoncé que la disposition de la loi travail permettant de réduire le paiement des heures supplémentaires de 25 à 10 % ne s’appliquerait pas aux salariés de la route.

D’après le secrétaire général de la CGT des transports, la baisse du taux des heures supplémentaires aurait représenté, pour un chauffeur faisant 200 heures par mois, 1 300 euros en moins sur la paie annuelle. Pour tenter de mettre fin à la mobilisation, le gouvernement a donc promis que les heures supplémentaires des routiers continueront d’être rémunérées à 25 %.

Ce recul a été accueilli comme une très bonne nouvelle, mais il n’est que partiel. Depuis le début de la mobilisation contre la loi travail, le gouvernement est coutumier de ce genre de procédé : en revenant sur les mesures concernant les apprentis, en promettant d’augmenter les bourses et de taxer les CDD, il avait tenté d’obtenir le ralliement des organisations étudiantes. Mais l’opération avait en grande partie échoué puisque la principale organisation, l’Unef, s’était refusée à quitter le front des opposants à la loi El Khomri.

En accordant partiellement satisfaction aux seuls routiers, le gouvernement ne semble pas être parvenu à diviser le mouvement, puisque les organisations syndicales des routiers ont d’ores et déjà appelé à poursuivre la mobilisation, l’essentiel de la loi demeurant. Les salariés conscients savent qu’un tel recul du gouvernement risque de n’être que provisoire. Rien ne garantit que le gouvernement tiendra sa promesse. Et surtout il est certain que le patronat du secteur des transports exigera tôt ou tard du gouvernement qu’il revienne sur ces dispositions.

Alors, cette petite victoire doit conforter les travailleurs pour poursuivre la lutte. Ce que craint le gouvernement est l’extension du mouvement. Il est temps de lui donner raison !

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