Leclerc – Conflans-Sainte-Honorine : les employés ne veulent plus se laisser faire25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Leclerc – Conflans-Sainte-Honorine : les employés ne veulent plus se laisser faire

Plusieurs travailleuses de l’hypermarché Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines ont multiplié les démarches face à leur direction, se réunissant à plusieurs reprises, faisant circuler l’information entre elles, contactant l’inspection du travail et convoquant une conférence de presse.

Les quelque deux cents salariés subissent en effet une situation intolérable, le directeur se comportant comme un seigneur dans son domaine. Le sous-effectif est permanent et la pression pour faire faire le travail à ceux qui restent est énorme. Les pauses ne sont souvent pas respectées, au point qu’une caissière n’arrivant pas, après des heures, à se faire remplacer s’est uriné dessus ! Quand cette pression en a fait s’effondrer une autre dans une crise de larmes, elle a été convoquée et réprimandée « pour avoir pleuré devant les clients ».

De plus, la direction rechigne à fournir l’équipement minimum pour travailler : que ce soit les chaussures de sécurité, ou les vestes pour celles qui doivent aller dehors, parfois sous la pluie. Quant aux badges nécessaires pour prendre le service, en cas de perte ils sont facturés et déduits de la paye ! À tout cela s’ajoute le comportement autoritaire ou les réflexions misogynes de certains cadres. Une première travailleuse a déjà porté plainte pour harcèlement moral et sexuel.

La direction du magasin cherche à maintenir une ambiance de peur en exerçant un chantage permanent à l’emploi sur le personnel, composé en grande partie de femmes élevant seules leurs enfants. L’an dernier, la direction a ainsi licencié seize personnes et en a poussé à la démission plus d’une quarantaine.

Tout cela n’a été possible que parce que chacun se sentait seul et isolé face au patron. Aujourd’hui, certaines sont décidées à ne pas subir, ni abandonner leur travail, et à lutter. Première conséquence visible de ce changement d’atmosphère : la direction a découvert depuis peu l’usage du mot... « merci ». C’est la moindre des choses, et les travailleuses ne s’en contenteront pas.

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