Juppé et son programme : El Khomri, sans fioritures25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Juppé et son programme : El Khomri, sans fioritures

À un an de l’élection présidentielle et six mois de l’élection primaire de la droite, Juppé a révélé son programme économique. Comme le gouvernement actuel, le candidat putatif de la droite prend ses ordres au Medef. Son programme ressemble donc à la loi travail d’El Khomri, mais sans l’emballage à l’attention des syndicats dits réformistes.

Dans ce programme, la durée du travail et le tarif des heures supplémentaires seront négociés directement dans chaque entreprise, sur la base d’une durée légale de 39 heures. Si un patron ne trouve pas de syndicalistes complaisants, il pourra imposer le recours au référendum. Juppé, comme tous ceux qui se prononcent pour ce type de référendum, sait très que les patrons utilisent systématiquement le chantage à l’emploi pour faire accepter des dégradations des conditions de travail et de salaire.

Toujours selon Juppé, les licenciements et leurs justifications seront prévus dès le contrat d’embauche et spécifiques à chaque entreprise. Les indemnités seront plafonnées. Les patrons seront dégrevés de dix milliards d’euros de cotisations familiales et de toutes les cotisations sur les bas salaires. Cette perte sera payée par les travailleurs sous la forme d’une augmentation d’un point de la TVA.

De même, les riches paieront moins d’impôts et plus du tout d’impôt sur la fortune mais, en revanche, seront mieux aidés pour payer leurs employés de maison. À l’inverse, les revenus « d’assistance » seront plafonnés et les chômeurs plus étroitement contrôlés. Enfin, une nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés interviendra rapidement, suivie d’une autre un peu plus tard.

Après cette avalanche de clins d’œil et de promesses vers la droite et les possédants, Juppé fait mine de se montrer raisonnable et réaliste : il ne propose que la suppression de 200 000 fonctionnaires, quand Fillon veut en détruire 600 000 et Le Maire un million.

L’essentiel de la loi travail, actuellement combattue par les grèves et les manifestations, y est bien : laisser à chaque patron la possibilité de faire sa propre loi. Combattre la loi travail aujourd’hui, c’est aussi rejeter par avance la loi Juppé.

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