Haribo : la direction veut appliquer d’avance la loi travail25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

loi travail

Haribo : la direction veut appliquer d’avance la loi travail

Aux usines Haribo de Marseille et d’Uzès, la production de bonbons a doublé en une dizaine d’années à peine. Mais les actionnaires en veulent plus et la direction essaie d’imposer un plan dans les deux usines de France.

Haribo est le leader européen du bonbon gélifié. Ce groupe familial possède des usines et des entrepôts à Marseille, à Uzès et dans plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre. La famille Riegel, principale actionnaire, ne publie pas les comptes complets de l’entreprise, dont le chiffre d’affaires, estimé aux alentours de deux milliards d’euros, est en augmentation d’année en année. Les dirigeants s’en vantent suffisamment.

Ils veulent mettre en place un plan appelé « Avenir profil 2020 ». En comparant la production à une course de tiercé, les dirigeants martèlent que les ouvriers de ces deux usines sont les derniers dans la course à la productivité et coûtent trop chers. Le plan consiste à supprimer 110 emplois sur les deux usines, avec des départs en préretraite non remplacés ; l’annualisation complète avec des semaines, pouvant aller de zéro à 44 heures ; le samedi obligatoire, la réduction des pauses, les semaines de récupération à la discrétion du directeur ; le pointage à l’entrée des ateliers, pour ne plus compter le temps de déshabillage et de douche dans le temps de travail.

Le tout est assorti du chantage classique des patrons : si ce plan n’est pas mis en application, la production pourrait partir dans les usines d’Allemagne. Le projet a été refusé en comité d’entreprise par plusieurs syndicats. Le directeur organise un vote par correspondance : il faut voter oui ou non au projet.

Les travailleurs d’Haribo ont débrayé, plus nombreux que d’habitude, contre la loi El Khomri de Hollande. Certains comptent entraîner leurs camarades à en faire tout autant contre la loi El Khomri d’Haribo.

Partager