Groupe PSA : les caisses sont pleines et les attaques continuent !25/05/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/05/p14-dessin_bis.jpg.420x236_q85_box-0%2C96%2C724%2C504_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe PSA : les caisses sont pleines et les attaques continuent !

La direction de PSA a démarré des négociations pour imposer un deuxième accord de compétitivité, après un premier accord qui remontait à octobre 2013.

Illustration - les caisses sont pleines et les attaques continuent !

La direction avait déjà imposé le blocage des salaires, la diminution du paiement des heures supplémentaires, la suppression d’une prime d’ancienneté, la possibilité de rallonger les journées de travail et plus de samedis obligatoires et moins payés. Tout cela au nom de la défense de l’emploi. Le résultat est significatif. Trois ans plus tard, les conditions de travail se sont largement dégradées, les salaires sont bien bloqués. Et PSA a supprimé 17 000 emplois en France, alors que la production est passée dans la même période de 860 000 à un million de véhicules.

Mais l’objectif réel de cet accord a bien été atteint : la santé financière du groupe, c’est-à-dire des actionnaires, est florissante. Toute la presse a parlé du doublement de la rémunération de Carlos Tavares, PDG du groupe, qui atteint 5,2 millions d’euros, soit 14 500 euros par jour, samedis et dimanches compris. Mais ce n’est pas tout. En 2015, la direction a annoncé 1,2 milliard de profits. Elle a aussi remboursé 4,1 milliards de dettes diverses. Bref, cela déborde de partout, sans arrêter les patrons qui veulent poursuivre leurs attaques de plus belle. Ils profitent de l’offensive générale du patronat et du gouvernement avec la loi travail, pour la conjuguer à leur propre sauce et imposer de nouveaux sacrifices à tous les travailleurs du groupe.

La direction voudrait imposer des samedis après-midi travaillés, en plus des samedis matin. Ainsi les travailleurs pourraient passer trois samedis sur quatre à l’usine, sans que ceux-ci soient payés. La direction veut aussi réduire le salaire de ceux qui travaillent de nuit et moduler leurs horaires en fonction des besoins de la production. Elle voudrait aussi qu’en cas de panne ou de rupture d’approvisionnement les travailleurs soient considérés comme au chômage, en n’étant plus payés durant ces heures de travail perdues, alors qu’ils seraient coincés à l’usine. Elle veut aussi voler des jours de congés aux plus anciens.

Tout cela ne concerne encore que le volet flexibilité. La direction n’a pas encore dévoilé l’ensemble de ses attaques. En plus, cette fois, elle refuse de s’engager à ne fermer aucun site. Elle veut le beurre, l’argent du beurre et les clefs de la crémerie ! Ce nouvel accord de compétitivité serait un avant-goût des attaques que veulent mener les patrons dans toutes les entreprises, avec l’aide de la loi travail.

Les réactions n’ont pas manqué à ces annonces. Dans la plupart des usines du groupe, elles suscitent de nombreuses discussions entre travailleurs. Un appel a été lancé à débrayer et manifester contre cet accord, le 26 mai, jour de mobilisation nationale contre la loi travail dans toutes les usines du groupe. Ce sont les travailleurs qui ont produit les milliards de profits de PSA, c’est par leur mobilisation collective qu’ils pourront arrêter cette offensive patronale. Mercredi 25 mai, on apprenait que la direction commençait à reculer, notamment sur la question des samedis travaillés. Il faut qu’elle continue !

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