Française de mécanique Douvrin : débrayages25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Française de mécanique Douvrin : débrayages

À la Française de mécanique à Douvrin, dans le Pas-de-Calais, qui fait partie du groupe PSA, tous les moyens sont bons pour réaliser des gains de productivité. C’est encore plus vrai dans l’atelier du nouveau moteur trois cylindres.

Cet atelier, réalisé avec des investissements minimum, est prévu pour fonctionner quasiment 24 heures sur 24. Mais, pour faire encore plus de marge, des modifications techniques sont faites pour accélérer les cadences, qui sont passées de 53 à 58 moteurs par heure, et qui doivent passer à 63.

Les allongements d’horaire, la multiplication des samedis et les jours fériés travaillés deviennent monnaie courante. Et l’augmentation du nombre d’intérimaires est telle que, sur certaines lignes, ils sont bien souvent plus nombreux que les embauchés.

Parallèlement, la direction supprime des équipes de techniciens, mute des professionnels sur les chaînes de production et intensifie les cadences en logistique, partout dans l’usine.

Les raisons de se mettre en colère sont donc nombreuses et tout le monde a bien compris que la loi El Khomri est une attaque de plus qui bénéficiera aux patrons et à Peugeot.

Avec une pointe le 31 mars à environ 200 grévistes et une centaine de manifestants, le nombre de travailleurs qui ont participé au mouvement de lutte contre cette loi s’est un peu réduit depuis. Pourtant, contrairement à ce que prévoyait sans doute la direction, qui s’est employée à multiplier les pressions individuelles sur les grévistes, le mécontentement est fort et plusieurs dizaines de salariés continuent régulièrement à débrayer les jours d’appel national, rejoints par de nouveaux participants, choqués par l’utilisation du 49-3.

En tout cas, ces débrayages à répétition dérangent la direction du groupe PSA, qui prépare de nouvelles attaques via un nouveau contrat antisocial sur les conditions de travail et les rémunérations, alors que les bénéfices ont été de 1,2 milliard en 2015.

La direction n’en a donc certainement pas fini avec les arrêts de travail et, à force d’allumer la mèche, gouvernement et patronat finiront par faire vraiment exploser la colère des travailleurs.

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