États-Unis : un acquittement scandaleux25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : un acquittement scandaleux

C’est l’acquittement qui a été prononcé par un juge de Baltimore lors du procès d’un des six policiers impliqués dans la mort de Freddie Gray, ce jeune Noir de 25 ans violemment arrêté puis jeté à l’arrière d’un fourgon de police et secoué au point de subir des lésions de la moëlle épinière entraînant sa mort une semaine plus tard, le 12 avril 2015.

Cet assassinat avait provoqué des semaines d’émeutes à Baltimore, et le procureur de l’État du Maryland avait reconnu qu’il s’agissait bien d’un homicide. Les six policiers ont donc été inculpés.

Mais le procès du premier policier, en décembre dernier, s’est terminé par l’incapacité des jurés à se mettre d’accord pour prononcer un verdict. Un nouveau procès doit avoir lieu, mais aucune date n’a encore été fixée.

Le deuxième policier, qui avait choisi d’être jugé par un juge plutôt que par un jury, a été déclaré non coupable des quatre chefs d’inculpation retenus contre lui. L’agression contre Freddie Gray lors de son arrestation violente n’a pas été retenue car ce n’est pas lui qui a arrêté le jeune homme, mais d’autres… De même, selon le juge, on ne peut tenir ce policier pour responsable du fait qu’aucune ceinture de sécurité n’a été mise sur le jeune afin de lui éviter d’être secoué à mort dans le fourgon car il n’est pas certain que le policier ait été au courant de cette toute nouvelle instruction. De plus, il pouvait penser que c’était le rôle du chauffeur ou d’un autre collègue de s’en assurer, etc. Bref, la preuve n’aurait pas été apportée « au-delà d’un doute raisonnable » que le policier ait lui-même commis quelque crime que ce soit. Le juge a même affirmé qu’il avait agi tout à fait normalement, comme tout autre policier l’aurait fait ! Un aveu de taille sur les pratiques habituelles de la police !

Le jugement a de quoi indigner, d’autant que le même raisonnement sera peut-être appliqué au cas de chacun des cinq autres policiers qui vont être jugés dans les prochains mois, à commencer le 6 juin par le chauffeur du fourgon inculpé d’homicide. Un crime odieux a été commis sur la personne d’un jeune Noir, et personne n’en serait responsable ?

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