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- Lutte ouvrière n°2494
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Dans les entreprises
SNCF : les cheminots se mobilisent
Après que le gouvernement est passé en force en faisant appel au 49-3, la direction SNCF veut faire de même avec son décret-socle et toutes les conséquences désastreuses qu’il entraînerait pour tous les travailleurs du rail.
Mercredi 18 mai, les directions syndicales cheminotes appelaient à des actions. Mais, comme elles le font depuis plusieurs mois, elles appelaient à se mobiliser dans le désordre, sans que l’on comprenne bien quand, comment, sur quel mot d’ordre.
Sud Rail appelle à une « grève reconductible à partir du 18 mai » parce que le temps « de la négociation a été volé » et qu’il « est maintenant temps de passer à l’action ». La CFDT demande des vraies négociations et attend fin mai-début juin pour se décider. FO appelle aussi à une grève reconductible à partir du 18 mai, mais n’a guère d’influence à la SNCF. L’UNSA se tâte. Enfin, la CGT déclare qu’elle prend ses responsabilités et appelle à « un mouvement de grève reconductible et illimité chaque semaine, couvrant des périodes de deux jours, du mardi soir 19 heures au vendredi matin 8 heures ». Toutes évoquent des négociations nécessaires pour obtenir un bon accord d’entreprise, alors qu’il est notoire qu’avec la loi El Khomri un tel accord pourra être remis en cause au gré des patrons des entreprises ferroviaires, à la SNCF comme ailleurs.
Un peu partout à la SNCF, dans cette entreprise qui compte quelque 140 000 cheminots dispersés dans tout le pays, de nombreux travailleurs expriment leur colère contre le gouvernement, son utilisation du 49-3 et contre la direction SNCF. Ils ont participé à toutes les journées de grève organisées jusqu’à maintenant et aspirent à hausser le ton, à engager une lutte sérieuse, suffisamment forte pour que la SNCF renonce à ses projets. C’est à eux qu’il revient de choisir, au sein des assemblées de grévistes, entre les propositions qui leur sont faites.
Il est certes difficile d’unifier la lutte des cheminots à l’échelle du pays, mais une direction syndicale réellement au service des travailleurs devrait tout faire pour s’appuyer sur les minorités mobilisées afin d’entraîner les secteurs les plus hésitants. C’est cette politique qui doit être expliquée aux militants et proposée aux cheminots.
Ceux-ci ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur leur combativité, sur leur conscience et leur capacité à s’organiser à la base, pour s’engager dans la voie d’une véritable riposte. Une riposte urgente et indispensable !