Nathalie Arthaud, lundi 16 mai : L’internationalisme, fierté du mouvement ouvrier18/05/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/05/p89_Fete_038_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

La Fête de Lutte Ouvrière

Nathalie Arthaud, lundi 16 mai : L’internationalisme, fierté du mouvement ouvrier

Illustration - L’internationalisme, fierté du mouvement ouvrier

Depuis que la crise de l’économie capitaliste s’est installée, les guerres alimentées par les rivalités entre grandes puissances se sont intensifiées et certaines, comme celle au Moyen-Orient, ont leur prolongement jusqu’aux capitales des grandes puissances impérialistes.

Oui , avec les attentats terroristes, la barbarie pénètre aussi dans les métropoles des puissances impérialistes, de New York à Paris et de Londres à Madrid. Quant aux ruines d’Alep, de Homs et de tant d’autres villes de Syrie et d’Irak, elles témoignent d’une barbarie encore plus grande.

Les dirigeants du monde impérialiste, avec leur volonté de garder la main sur le pétrole du Moyen-Orient, leurs rivalités et leurs manoeuvres tordues, portent une responsabilité immense dans l’émergence des bandes armées et dans les conflits qui opposent dans cette région les unes aux autres les nationalités, les ethnies, les religions.

Aujourd’hui que leur politique et leurs bombes contraignent des milliers d’êtres humains à fuir, ces mêmes dirigeants s’opposent à l’entrée des migrants sur le sol d’Europe et d’Amérique. Quelle est la pire expression de la barbarie humaine, morale ? Les voyous qui versent dans le terrorisme ? Les militaires qui larguent leurs bombes du haut de leurs F-16 américains ou Rafale français ? Ou ces hauts serviteurs de la bourgeoisie, d’Obama à Hollande, qui dans le confort de leur bureau prennent la décision d’envoyer leurs bombardiers sur des villes où il n’y a pas que des milices de Daech, mais des femmes, des enfants, des hommes ?

Une organisation sociale mortifère

Et quoi de plus abject que de fermer sa porte à ceux qui tentent de fuir ? Quoi de plus abject que ces marchandages sordides pour obliger la Turquie, la Jordanie ou le Liban à garder les migrants que l’Union européenne refuse d’accueillir ? La barbarie n’est pas une menace, mais la réalité de l’organisation capitaliste de la société ! Ces centaines de milliers, ces millions d’êtres humains contraints de fuir, les uns la misère, les autres les bombes, c’est le visage hideux d’une organisation sociale anachronique et
mortifère.

Eh bien, les travailleurs conscients doivent rejeter avec dégoût ceux qui tentent de les dresser contre les migrants ! Face à l’hypocrisie des hommes politiques de la bourgeoisie, ils doivent affirmer leur solidarité avec celles et ceux qui sont victimes de la violence de cette société. La seule politique juste d’un point de vue simplement humain, c’est la liberté de circulation et d’installation, aussi bien pour ceux qui fuient les bombes que pour ceux qui fuient la misère ! [...]

Contre tous les courants politiques de la bourgeoisie qui promeuvent le repliement derrière les frontières, qui affichent leur chauvinisme, nous sommes fiers de nous revendiquer d’une des meilleures traditions du mouvement ouvrier, son internationalisme.[…]

« Faire entendre le camp des travailleurs » n’a pas seulement pour signification de faire entendre les revendications matérielles des travailleurs face à la crise, ni même leurs seuls intérêts politiques au jour
le jour. Nous voulons affirmer la présence, dans la classe ouvrière, d’un courant qui représente les perspectives communistes.

C’est un combat collectif. Nous avons besoin de tous ceux qui sont dans le camp des travailleurs et qui tiennent à l’affirmer. Je voudrais terminer en m’adressant aux groupes révolutionnaires qui sont avec nous dans cette fête. Beaucoup d’entre eux, la majorité, se revendiquent des mêmes idées que Lutte
ouvrière. Et, quel que soit le pays où ils militent, ils font partie de notre famille politique, l’Union communiste internationaliste.

Tenir fermement à nos idées

À nos frères et soeurs d’idées et de combats comme à ceux que nous avons pour tradition d’accueillir dans cette fête malgré des divergences plus ou moins importantes, j’ai à dire, avant tout : « Tenez bon ! » Cela ne signifie pas seulement d’avoir la détermination et le courage de militer sur la base des idées communistes révolutionnaires, à notre époque de régression sociale et de recul politique. Cela signifie aussi tenir fermement à nos idées communistes révolutionnaires, aux idées de Marx, de Lénine et de Trotsky, qui sont nos principaux liens avec les combats passés du prolétariat.

Il est souvent tentant de rejoindre des formations qui poussent, profitant du vide laissé par les partis réformistes usés. Ces formations peuvent se gonfler par moments et présenter les couleurs chatoyantes des bulles de savon. Mais elles finissent par éclater, parfois avant même d’arriver au pouvoir et parfois après, et c’est encore plus dramatique pour les exploités qui leur ont fait confiance.

Pour notre part, nous continuerons à puiser nos idées et nos positions politiques dans la nécessité de la lutte de classe. Notre conviction fondamentale est que les travailleurs, en s’engageant dans les luttes de leur classe et en les poussant jusqu’au bout, sont capables de bouleverser le monde !

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