Espagne : élections générales, deuxième édition18/05/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/05/p_12_les_indignes_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : élections générales, deuxième édition

Faute de la constitution d’une majorité permettant la mise en place d’un gouvernement, de nouvelles élections générales vont avoir lieu en Espagne le 26 juin.

Illustration - élections générales, deuxième édition

La campagne électorale est une dérisoire réédition de celle qui avait précédé les élections du 20 décembre. Mariano Rajoy, numéro un du parti de droite (le PP, au pouvoir depuis 2011), reprend la même chanson. Il continue de faire campagne en annonçant que, comme prévu, l’économie espagnole se redresse et que le chômage baisse.

Pour le numéro un du PSOE (Parti socialiste), le problème clef est de se trouver des alliés. Son précédent accord avec Ciudadanos, le nouveau parti du centre-droit, perdurera sans doute, mais il ne suffira pas à constituer une majorité. Une nouvelle fois donc l’actualité politique tourne autour des négociations entre le PSOE et Podemos qui, de son côté, discute d’un pacte avec Izquierda unida, regroupement issu du Parti communiste et des Verts, qui est pour sa part d’accord pour gouverner avec le PSOE, comme il l’a déjà fait.

Les projets de pactes entre ces partis et d’autres partis régionaux se succèdent. Mais tout montre que le principal enjeu de ces tractations concerne les postes et les places auxquels on pourra accéder, dans un petit monde politicien qui s’est diversifié certes, mais en gardant les mêmes carriéristes.

Podemos ne fait pas exception. Il l’a montré au fil des élections de ces deux dernières années. Pendant tout ce temps, les attaques se sont multipliées contre la classe ouvrière, mais les dirigeants de Podemos n’ont pas fait une priorité de la lutte contre ces mesures. Ses dirigeants n’ont pas considéré que les élections étaient un leurre. Ils n’ont pas dit la vérité à la population, qui espérait que les succès de Podemos faciliteraient le changement de leur sort. Podemos s’est contenté de peindre en violet, la couleur de son sigle électoral, un réformisme sans contenu pour ce qui concerne les conditions d’existence des classes populaires.

Les résultats de ces élections du 26 juin traduiront peut-être d’une certaine façon la colère des classes populaires et leur rejet de la politique qui leur a été imposée, mais ce sera tout. Un vrai changement ne pourra venir que des réactions des millions de travailleurs et de jeunes qui ont besoin que le monde « change de base ». L’espoir et la colère qui avaient percé il y a cinq ans, lors du mouvement des Indignados, devront se traduire par des mobilisations sociales et politiques, telles qu’elles fassent changer la peur de camp et reculer la bourgeoisie.

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