Démagogie et provocation gouvernementales18/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/LO2494.JPG.445x577_q85_box-0%2C24%2C312%2C429_crop_detail.jpg

Leur société

Démagogie et provocation gouvernementales

Une quarantaine de personnes ont été interdites de participation aux manifestations et aux rassemblements de Nuit debout à Paris, à Nantes et à Rennes. Elles ont attaqué en justice cette décision, qui a été levée pour un journaliste, avant même tout passage au tribunal, la préfecture ayant reconnu qu’elle ignorait sa profession ! Pour d’autres, l’interdiction a été également annulée.

La préfecture justifiait en effet cette mesure en arguant que les personnes visées avaient été « remarquées à de nombreuses reprises » lors de manifestations ayant dégénéré « en troubles graves à l’ordre public ». Et elle en concluait : « Il y a tout lieu de penser » que leur présence à des rassemblements visait « à participer à ces actions violentes ». Ces manifestants se sont donc vu signifier l’interdiction de fréquenter un périmètre précis certains jours et à certaines heures, au nom de l’article 5 de l’état d’urgence.

Voilà la réalité de cet état d’urgence prolongé de mois en mois au nom de la lutte contre le terrorisme et qui permet d’impliquer n’importe qui, sans même s’appuyer sur un délit constaté, en utilisant l’arbitraire et les procès d’intention. Même si on n’approuve pas les méthodes de certains, il est visible que cette loi est utilisée pour tenter d’intimider ceux qui refusent de se taire. Il est encore plus visible que la présence de policiers, de plus en plus nombreux au fil des manifestations, de plus en plus équipés, cherchant de plus en plus le contact avec les manifestants, ne peut qu’exaspérer. Le ministre de l’Intérieur envoie ses troupes encadrer au plus près ceux qui manifestent, transforme les carrés de tête en carrés de CRS, et le gouvernement fait mine de s’étonner que cela apparaisse comme une provocation !

Le gouvernement a choisi de médiatiser le plus possible les incidents, puis leur répression, pour discréditer le mouvement contre la loi El Khomri. Il veut aussi démontrer à la frange la plus conservatrice des électeurs qu’il est le garant de la loi et de l’ordre. Cela ne fait que rendre sa politique encore plus odieuse.

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