Creuse : quand les rappelés refusaient de partir pour l’Algérie18/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/LO2494.JPG.445x577_q85_box-0%2C24%2C312%2C429_crop_detail.jpg

Leur société

Creuse : quand les rappelés refusaient de partir pour l’Algérie

Soixante ans plus tard, un hommage a été rendu à la mairie de Tarnac par une cinquantaine de personnes aux soldats insoumis du 7 mai 1956 et aux courageux anticolonialistes qui n’ont jamais été réhabilités et étaient tombés dans l’oubli.

En effet, le 7 mai 1956, un convoi militaire transportant une vingtaine de rappelés en route pour l’Algérie faisait halte dans la commune de La Villedieu-en-Creuse. Au moment de repartir, les rappelés s’opposèrent. Les habitants de la commune, dont le maire René Romanet, les aidèrent et les cachèrent dans des granges. Une compagnie de CRS fut envoyée dans la nuit mais le lendemain, 8 mai, des habitants des communes voisines de Faux-la-Montagne et de Nedde envahirent le bourg, en soutien aux rappelés insoumis.

Le maire de La Villedieu, Robert Romanet, l’instituteur de Faux-la-Montagne, Gaston Fanton, et Antoine Meunier, un ancien combattant, furent arrêtés. Le maire de La Villedieu, en raison de son passé de résistant, ne fut pas condamné à de la prison ferme mais à trois ans avec sursis, et révoqué et déchu durant cinq ans de ses droits civiques. Antoine Meunier, mutilé de guerre, eut droit à une peine symbolique, mais l’instituteur de Faux-la-Montagne, lui, écopa de huit mois de prison à Fresnes et, interdit d’exercer sa profession durant cinq ans, devint bûcheron.

En 1956, le président du Conseil et chef du gouvernement était le socialiste Guy Mollet qui, sous le nom de pacification, menait la sale guerre coloniale d’Algérie.

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