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Dans les entreprises
BHV-Paris : travail du dimanche imposé
Au BHV du Marais, dans le centre de Paris, la direction est parvenue à faire signer un accord sur le travail du dimanche. Ce sera le premier grand magasin parisien à ouvrir ce jour-là à compter du 1er juillet.
Lors d’un référendum organisé en novembre 2015, les propositions de la direction sur le travail dominical avaient été rejetées par une majorité des salariés de l’entreprise. Revenant à la charge, la direction est parvenue à trouver deux syndicats, la CFE-CGC et SUD-BHV, pour signer un accord modifiant à peine son projet initial. La loi Macron autorisant les magasins situés en zone touristique internationale (ZTI) à ouvrir toute l’année et tous les jours, le nouvel accord prévoit que les quinze premiers dimanches – au lieu de cinq dans le projet de novembre – soient payés avec une majoration à 100 % et un repos compensateur. Mais, comme le souligne un syndicaliste, « ces contreparties vont peser sur la rentabilité de l’entreprise. À terme, la direction reviendra en arrière, soit en dénonçant l’accord dans un an, soit en faisant pression sur les syndicats “ dans l’intérêt de l’emploi”. L’ouverture du dimanche, elle, sera irréversible. »
En attendant, la direction du groupe Galeries Lafayette, dont le BHV fait partie, entend bien se servir de cet accord dans les négociations en cours sur le travail dominical dans le reste du groupe. Il servira aussi à l’ensemble du patronat du secteur à appuyer sa campagne pour généraliser le travail du dimanche, avec des conditions certainement plus défavorables dans d’autres magasins.
Le gouvernement et le patronat expliquent que les référendums d’entreprise permettent aux salariés de décider de leur sort. On voit ce qu’il en est. Pour le patronat, le référendum est utile quand les travailleurs acceptent sa loi. Et quand ce n’est pas le cas, il s’assoit dessus.