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Leur société
Nouvelle-Calédonie : chantage à l’emploi
Se rendant en Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls apporte dans ses bagages un plan de sauvetage de la SLN (Société Le Nickel), société qui exploite les gisements du pays. Sous prétexte de « sauver l’emploi », il cède au chantage exercé par l’un de ses principaux actionnaires, la richissime famille Duval.
Celle-ci détient une partie du capital à travers le groupe minier Eramet, leader mondial dans ce secteur, dont elle contrôle plus de 50 % du capital. Elle a tiré profit pendant des années d’un cours très élevé de ce métal. Ainsi, en 2013, la SLN a versé 300 millions d’euros de dividendes à la maison mère Eramet, dividendes reversés aux actionnaires, ce qui aurait creusé un déficit de 200 millions dans les caisses de la société.
Depuis 2015, les cours du nickel ont été divisés par deux, faisant plonger les résultats de la SLN. Se refusant à mettre la main à la poche, les Duval font pression depuis plusieurs semaines sur l’État français, actionnaire à 25 % de la SLN, pour qu’il éponge les pertes. Dernièrement, ils viennent de menacer de laisser la société déposer le bilan, ce qui aurait des conséquences politiques et sociales importantes en Nouvelle-Calédonie où la SLN est le premier employeur avec 300 emplois. Les autorités régionales, contrôlées par les nationalistes du FLNKS, ont elles aussi fait entendre leur crainte devant ces perspectives de faillite de la société minière dont elles détiennent 34 % du capital.
L’État français aurait décidé d’avancer 300 millions d’euros à la SLN qui renoncerait, en échange, à un plan social. Mais, au travers de départs volontaires, les effectifs seraient tout de même réduits de 10 %.
Une bonne affaire pour la famille Duval, le nickel… et surtout l’argent public !