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Leur société
Martinique : les indépendantistes, patrons de combat
Le 13 décembre 2015, le deuxième tour des élections pour la mise en place de la nouvelle CTM (Collectivité territoriale de Martinique) voyait la victoire de la liste du « Gran Sanblé Pou Ba Péyi-a An Chans » (Grand rassemblement pour donner une chance au pays). Cette liste résultait de la fusion, entre les deux tours, de la liste d’Alfred Marie-Jeanne du MIM (Mouvement indépendantiste martiniquais) et de celle de la droite locale, dirigée par le capitaliste Yan Monplaisir. Y participait, toute honte bue, le PCM (Parti communiste martiniquais).
Si le clan des perdants, derrière Serge Letchimy du PPM (Parti progressiste martiniquais), soutenait la politique de François Hollande toute dévouée aux intérêts patronaux, les travailleurs ne pouvaient rien attendre de l’équipe Marie-Jeanne-Monplaisir ouvertement au service des capitalistes, et en premier lieu des capitalistes locaux. Les faits n’ont pas tardé à le confirmer.
Marie-Jeanne, promu président de la CTM, passait à l’action en avril, où des dizaines de salariés, travaillant à la nouvelle CTM en CDD (contrat à durée déterminée), recevaient des lettres de remerciement les informant du non-renouvellement de leur contrat.
La réponse des travailleurs ne s’est pas fait attendre. Le 13 avril, des dizaines de grévistes avec camions, chaînes, etc., bloquaient les entrées des services de la CTM et de nombreux établissements scolaires où ils travaillent, à Trinité, au Lorrain, etc.
L’attitude des dirigeants de la CTM confrontés à la grève est celle de « patrons de combat ». Les indépendantistes n’hésitent pas à se faire le relais de la politique de restrictions budgétaires de l’État avec l’appui de l’aile sarkozyste de leur coalition. Assumant sans problème leur choix de faire des économies sur le dos du personnel, ils prennent le risque de priver la population de services indispensables. Trop confiants, ils viennent de se heurter à la volonté des travailleurs.
Des négociations avec les grévistes et les organisations syndicales ont pu s’ouvrir dans la nuit du 18 au 19 avril. La grève a été alors suspendue. À l’heure où nous écrivons les négociations continuent dans un climat tendu.