Luxleaks : accusés pour avoir dénoncé la fraude des grandes sociétés27/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2491.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Luxleaks : accusés pour avoir dénoncé la fraude des grandes sociétés

Le procès d’Antoine Deltour, ancien salarié de la société d’audit Pricewaterhousecooper, a commencé au Luxembourg mardi 26 avril. Il est accusé, ainsi que son collègue Raphaël Halet, d’avoir rendu publics des centaines d’accords secrets entre les multinationales et le fisc luxembourgeois.

Le journaliste Edouard Perrin, qui avait révélé en mai 2012 une partie de ces accords dans l’émission de télévision Cash Investigation, est lui aussi traîné en justice. Ils risquent d’énormes amendes, voire des peines de prison.

La grande presse de plusieurs pays a publié en 2014 la totalité de ces accords et montré ainsi qu’il s’agit d’une pratique systématique. Des arrangements secrets sont négociés pour le compte des multinationales par des sociétés d’audit comme celle qui employait Antoine Deltour. Ces trusts peuvent ainsi payer leur impôt sur les bénéfices à des taux dérisoires, parfois inférieurs à 1 %. Il leur suffit de créer des filiales domiciliées au Luxembourg et de transférer vers elles les revenus de leurs groupes. Ces filiales ne sont que des coquilles vides. On a ainsi pu compter jusqu’à 1 600 entreprises enregistrées à une seule adresse. Parmi les bénéficiaires de ces montages figurait le gratin du capitalisme mondial : Disney, Skype, Amazon, Fiat et bien d’autres. 548 accords fiscaux de ce type ont été dévoilés.

Des centaines de milliards d’euros sont ainsi détournés du budget des pays où ces sociétés exercent réellement leurs activités, avec la complicité de leur gouvernement pour qui il s’agit d’un secret de polichinelle. C’est en toute connaissance de cause que les gouvernements garantissent aux grandes sociétés et à leurs actionnaires des lois qui non seulement les protègent, mais leur permettent de ne pas payer d’impôt. Et, cerise sur le gâteau, les gouvernements garantissent également de clouer le bec à ceux qui dénoncent ce vol organisé.

Partager