Loi El Khomri : le patronat en veut toujours plus20/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2490.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi El Khomri : le patronat en veut toujours plus

Lors d’une conférence de presse mardi 19 avril, le dirigeant du Medef, Pierre Gattaz, est monté de nouveau au créneau contre la réforme du travail.

Dans le projet gouvernemental, tout va pourtant absolument dans le sens des intérêts patronaux. Mais Gattaz, en bon représentant de ces intérêts, sait faire pression sur le gouvernement et faire semblant de se mettre en colère même quand il est dorloté.

À l’entendre, depuis les dernières annonces sur la taxation des CDD, la loi El Khomri serait devenue « insupportable, intenable ». En réalité, il n’y a pas grand-chose de nouveau derrière cette prétendue nouvelle surtaxation des CDD, et peut-être même rien du tout car rien de précis n’a été confirmé et il est possible que Valls n’ait annoncé que du vent.

D’abord, la surtaxation des CDD courts est déjà en place depuis juillet 2013 et l’application de l’ANI (accord national interprofessionnel). Elle est discutée avec le patronat au niveau de l’Unedic, qui gère l’assurance-chômage. Le point a été mis à l’ordre du jour, bien avant les annonces de Valls, dans le cadre des futures négociations sur l’assurance-chômage, prévues en mai. « On devait de toute façon discuter de la taxation des CDD dans nos débats sur l’assurance-chômage », a rappelé un responsable de la CFTC.

La seule chose que le gouvernement pourrait ajouter serait de rendre obligatoire cette surtaxation. Mais il n’est même pas certain que le grand patronat y voit le moindre problème. Car elle s’accompagne d’allègements de taxes sur les CDI, et les plus grosses entreprises ont, en général, plutôt recours à l’intérim qu’aux CDD.

Tout cela n’empêche pas Gattaz, en bon représentant des intérêts capitalistes, de chercher à obtenir du gouvernement qu’il pressure plus la population en général et les travailleurs en particulier. Il a donc menacé de demander « la suspension des négociations de l’assurance-chômage » si « rien ne bouge ». Et d’ajouter : « Il faut arrêter le délire [...] On arrive à la limite du dialogue social à la française » !

Il y a plus de réalité dans cette brutalité patronale que dans toutes les phrases ronflantes des politiciens et de certains dirigeants syndicaux qui vantent ce « dialogue social ». La réalité, c’est la lutte de classe que le patronat n’oublie jamais de mener, pas même une seconde.

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