L’Église cathodique à l’œuvre20/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2490.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L’Église cathodique à l’œuvre

Samedi 16 avril le pape a visité le camp de migrants de Lesbos. Sur cette île grecque proche de la côte turque, des réfugiés de toutes les guerres du Moyen-Orient, de ­l’Afghanistan, de l’Afrique ou d’ailleurs arrivent chaque jour sur des embarcations de fortune. Depuis le 20 mars, suite à l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, ils sont bloqués là en attendant d’être renvoyés vers un autre camp de ce dernier pays.

Devant les caméras du monde entier, le chef de l’Église catholique a pris le contre-pied des déclarations des responsables politiques européens. Il a affirmé qu’il n’y avait pas de différence entre les réfugiés économiques et les réfugiés de guerre, tous « victimes de l’exploitation », qu’il était illusoire pour les Européens de « construire des enclos », qu’il ne faisait pas de distinction entre chrétiens et musulmans, qu’il fallait faire plus pour les réfugiés et, avant tout, supprimer les causes de cette catastrophe humanitaire. Pour finir, trois familles ont été tirées au sort et sont parties avec le pape en vue d’un hébergement au Vatican.

L’opération médiatique a été couronnée de succès et les commentateurs se sont extasiés sur le discours et le geste. Pourtant ils ne paraissent humains qu’en comparaison de l’inhumanité revendiquée d’un Hollande ou d’un ­Valls qui élèvent des barrières et laissent des milliers de familles croupir dans des bidonvilles insalubres, à Calais et ailleurs. Les discours du pape ne changeront rien à cette situation et ne seront suivis d’aucun effet, comme tous les discours de paix que l’Église catholique sait si bien distribuer sur un monde en guerre permanente.

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