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Leur société
Haute-Garonne : économies sur l’hébergement d’urgence
Mardi 12 avril, le conseil départemental de Haute-Garonne, dirigé par la gauche, était réuni pour examiner le Plan d’hébergement 2020.
Le plan en question se résume ainsi : comment faire des économies alors que les jeunes mineurs isolés sont plus de 200 hébergés à l’hôtel ? Quant aux mères avec enfants mineurs ayant besoin d’un hébergement d’urgence à l’hôtel, elles sont toujours plus nombreuses.
La réponse du conseil départemental est tout simplement de… mettre fin aux prises en charge hôtelières ! Il ne met personne dehors immédiatement mais il ne renouvellera pas les prises en charge et les nouveaux demandeurs seront mis « sur liste d’attente ».
Par ailleurs, pour libérer des places pour les mineurs dans les structures sociales spécialisées, les agents du conseil départemental devront, dès les prochaines semaines, organiser la fin des prises en charge pour les jeunes majeurs, migrants ou pas, âgés de plus de 19 ans, alors que jusqu’à présent la limite d’âge maximum pour bénéficier de l’aide sociale était de 21 ans.
Toutes ces mesures d’économies seraient justifiées pour financer la création de 450 places d’hébergement d’ici… à 2020 ! Selon une estimation syndicale, la fin des prises en charge hôtelières représenterait une économie de 5 millions d’euros. Ce n’est rien par rapport au budget de plus d’un milliard du département. C’est également à mettre en rapport avec les 45 millions d’euros que le département va mettre dans le nouveau Parc des expositions, avec sûrement un partenariat public/privé, ou aux six millions déboursés pour la réfection du Stadium. Et ce n’est rien par rapport au 1,2 milliard d’investissement promis sur cinq ans pour « soutenir l’économie locale », c’est-à-dire les patrons locaux.
Un rassemblement était organisé par l’intersyndicale SUD-CGT-FO au moment du vote du plan. 600 personnes se sont réunies devant le conseil départemental : des travailleurs sociaux, des clubs de prévention, des travailleurs des structures sociales associatives, du 115, des militants d’associations d’aide aux femmes battues, et aussi quelques jeunes mineurs migrants actuellement à l’hôtel, tous voulaient protester contre ces nouvelles régressions aux dépens des populations les plus vulnérables.
La délégation intersyndicale a trouvé portes closes, et une compagnie de CRS a pris position pour empêcher les manifestants de rentrer dans l’enceinte du conseil départemental, toutes grilles cadenassées pour l’occasion. Il a fallu cela pour que ces messieurs-dames puissent voter leurs sales mesures, en toute quiétude et à l’unanimité, voix de droite comprises !