Diam Lurcy : licenciements dans le luxe20/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2490.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Diam Lurcy : licenciements dans le luxe

Sur 156 travailleurs de l’usine Diam à Lurcy-Lévis, dans l’Allier, 36 sont menacés de licenciement.

L’usine Diam fabrique des présentoirs à parfum pour de grandes marques comme Dior, LVMH, Estée Lauder, L’Oréal, Bulgari…Elle appartient au groupe Diam International, leader mondial de la conception et de la fabrication de PLV (publicité sur les lieux de vente) pour la cosmétique.

En 2012, Diam International a été acheté par LBO France et BNP Paribas Développement. L’achat a été fait avec un emprunt et c’est l’entreprise Diam International qui a supporté les remboursements. Cela a entraîné des déficits et une baisse du chiffre d’affaires.

La direction peut expliquer maintenant que « le marché est en forte mutation » et qu’il faut que l’entreprise s’adapte à cette nouvelle situation. En réalité, le groupe a décidé de faire des gains de productivité pour augmenter les bénéfices. Car s’il y a eu une baisse d’activité en début d’année, pour le mois de mai c’est reparti. Tant est si bien que le retour aux 3x8 est prévu, que la direction veut faire travailler le jeudi de l’Ascension et qu’il est envisagé des embauches d’intérimaires.

La production se fait de plus en plus en Tunisie et en Turquie où les salaires sont de 200 à 300 euros mensuels. Mais environ 40 % de cette production repasse par Lurcy pour être estampillée « made in Lurcy » parce que, par exemple, la Russie ne veut rien acheter qui soit fabriqué en Turquie.

Les négociations sont en cours entre les syndicats et la direction sur le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Pour l’instant, la direction propose une prime de départ de 9 000 euros pour ceux qui ont trente ans d’ancienneté et une prime, dite supralégale, de 50 000 euros pour les licenciés ! La direction voudrait ainsi s’en sortir avec des aumônes pour les travailleurs. Deux manifestations ont eu lieu à Lurcy-Lévis avec l’appui des habitants et des élus locaux, car des licenciements dans la seule entreprise de la région seraient catastrophiques. Une forte délégation de travailleurs a participé à la manifestation du 9 avril contre la loi El Khomri.

La direction a tout organisé pour pouvoir se débarrasser des travailleurs au moindre coût, mais elle a encore besoin d’eux pour sortir les commandes qui arrivent. Alors ils n’ont peut-être pas dit leur dernier mot !

Partager