Primaires à gauche : tous derrière Hollande ?13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Primaires à gauche : tous derrière Hollande ?

Samedi 9 avril, le conseil national du PS a voté à l’unanimité une résolution en faveur d’une primaire à gauche pour la désignation de la candidature à l’élection présidentielle. « Avec une seule condition a toutefois précisé Cambadélis, le premier secrétaire du PS, que tout le monde soit derrière le gagnant », c’est-à-dire derrière Hollande si celui-ci se présentait et parvenait à s’imposer.

C’est le souhait déclaré de ce dirigeant socialiste. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, tant le discrédit de Hollande est profond, y compris au sein du PS où les candidats se bousculent au portillon. De Marie-Noëlle Lienemann à Montebourg et aux frondeurs, en passant par Benoît Hamon, tous veulent profiter de l’impopularité du gouvernement Hollande-Valls pour se propulser sur le devant de la scène.

Europe écologie-Les Verts a réagi en accueillant « avec intérêt le principe d’une primaire de la gauche » et en précisant que sa décision finale interviendrait au mois de juin. Mais l’une de ses représentantes a tenu à déclarer : « Nous n’avons jamais engagé le parti sur un soutien éventuel à François Hollande. » Le dirigeant du Parti communiste, Pierre Laurent, a déclaré, quant à lui, que l’opération de recyclage du président sortant serait une autre façon de tuer la primaire.

En voie de se transformer en une opération visant à aligner toute la gauche derrière Hollande, cette primaire a donc finalement assez peu de chances de se tenir. Mais toutes les discussions autour de cette question auront servi à focaliser l’attention des électeurs de gauche sur la nécessité de s’unir face à la droite pour 2017. Cette perspective conduit à soutenir, comme en 2012, le candidat socialiste, Hollande ou un autre qui ne vaudra pas mieux. Et que cela se fasse dès le premier tour ou seulement au deuxième ne fait pas tellement de différence.

Une telle politique, comme cela a été amplement vérifié, ne peut amener à rien d’autre qu’à soutenir un serviteur zélé de la bourgeoisie et du patronat. Les travailleurs n’ont rien à en attendre.

Partager